Village de Qiu Chun, Est de Jilin

"Voilà qui est mieux..." concéda Yin Qiu en respirant bruyamment. "Vous possédez d'amusant et mortel talents ma Dame. Etant un amateur de beau vêtement et d'effet de manche, je dois reconnaître que vous alliez grâce, beauté et danger."

L'eunuque fit un geste vers Zhang Hei Shan.
"Tout va bien, Zhang ? Nous avons peut être là l'occasion de sortir d'ici sans devoir nous frayer un chemin à coup d'épée..."

L'eunuque endura l'exploration tentaculaire de la patronne des lieux en essayant de ne pas trop trembler.
A sa remarque, il lui dédia un sourire énigmatique.

"Couard ? J'aurais pourtant parié qu'une personne de votre sexe ne jugerait pas la bravoure de quelqu'un à ce qu'il a entre les jambes..." ricana-t-il. "Ma... condition me fait un allié des femmes tout en comprenant parfaitement le cœurs des hommes. D'où le fait que je m'auto-proclame diplomate plutôt que guerrier. Et puis, si j'en crois la réputation du lieu et le spectacle que vous m'avez offert, je suis certain que vous n'avez rien contre les gens...différents."

Bien qu'entravé par le manches de l'étrange femme, Yin Qiu entreprit de relever une chaise et une table pour s'y installer.

"Bien qu'étant arrivé il y a fort peu de temps, je suis en effet un représentant de Qiu Chun, je suis Yin Qiu, pour vous servir." exagéra l'eunuque, adressant mentalement une prière à Maître Ke, s'excusant d'avance du rôle qu'il s'attribuait. "J'ai pris d'affection ce village que vous traitez de couard... Chose qui n'est pas évidente : galvanisé par notre bouillant Ma Huo Yan et le fier Zhang Hei Shan, la population est en train de se préparer à combattre les barbares Jin... De leur plein gré et non sous le fouet d'un recruteurs sadique. Ce n'est pas là le comportement de lâches, n'est-il pas ?"

Il fit une petite pause théâtrale avant de poursuivre.
"Voilà pour les présentations de notre coté... Pourriez-vous faire du même du votre, ma Dame ? Ensuite, nous pourrons commencer à converser... En effet, j'ai beaucoup entendu parler de cet auberge et de ce village à Qiu Chun. Et hélas, pas qu'en bien, ce qui explique l'inquiétude naturelle de Ma Huo Yan. Obtenir la vérité, du moins tel que les villageois la conçoivent, n'a pas été facile. Le village de Shao Xin semble être un lieu de mystère et de tragédie... J'ai entendu les histoire de Qiu Chun. J'aimerais entendre votre propre version."

Voyant arrivé son compagnon lancier, Yin Qiu essaya de l'apaiser.
"Ah, Ma Huo Yan ! Je savais que vous seriez vivant ! Pour votre agression, je laisse cette demoiselle y répondre, mais sachez que si je ne me trompe, ces gens n'aime guère les militaires et encore moins ceux de Qiu Chun. Pouvez-vous aller vérifier pour ami ? Nous nous sommes dépécher d'entré pour suspendre le combat et je crains de ne pas avoir eut le temps de vérifier comment il allait..."

"Et moi qui pensait que le prestige de l'armure les ferait toutes craquer" ricana le capitaine pour essayer de se détendre.

Il avança alors vers la sortie, toujours l'arme en main, avant d'aller voir comment allait l'enragé et s'il avait besoin d'un médecin. Son inquiétude ne faisait qu'exacerber l'antipathie que Ma Huo Yan avait envers l'aubergiste.

Bai Zhu fit claquer sa manche pour libérer Yin Qiu et bondit sur la table centrale qu'elle occupait avant pour s'assoir plus près de son interlocuteur

- Nous sommes les Sept spectres blancs de Shao Xin, brigands, colporteurs et mercenaires...
Mon nom est Bai Zhu, l'Araignée blanche et c'est moi qui suis en charge de surveiller ces misérables : Ning Bo, le Fossoyeur, Fu Lian, l'Ogre de Pierre, Geng Min, le Couteau Pourpre, Kong Jun, le Scorpion, Fei Xing, le Dragon rouge et Liao Zi, l'Invisible.
Les autres sont des piques assiettes venus se joindre à nous récemment.
Ton ami retrouvera son compagnon : il n'aura sans doute jamais aussi bien dormi que par maintenant.
J'ai craint un instant que votre lancier ne soir un inspecteur de la préfecture.

Pour le reste, ma foi, vous êtes trop élusif...C'est le contenu de mes plats qui vous intrigue ? fit-elle en éclatant de rire.

Ma sortit pour s'approcher du corps de son jeune compagnon : il était encore bien chaud, mais complètement inconscient. Du reste, il respirait tout à fait normalement.

Retournant à l'intérieur, une fois rassuré, Ma Huo Yan surveille les négociation et entend surtout qu'on le traite d'inspecteur de la préfecture.

"Un inspecteur de la préfecture ? J'ai l'air d'un gratte papier ?"

C'est alors qu'il entend parlé du contenu des plats de l'aubergiste

"Le contenu de vos plats ? Qu'est ce qu'elle entend par là ?" demande-t-il à Yin Qiu

Yin Qiu remercia l'étrange femme-araignée d'un signe de tête. Il tiqua à l'énoncer des noms et qualités du groupe de maladrins.
"Pardonnez-moi, ma Dame, mais vos...surnoms sont un tantinet inquiétant. Je n'ai personnellement rien contre les mercenaires et les colporteurs, mais je me pique d'être un défenseur des faibles et des opprimés, ce qui m'oblige parfois à quelque... contournement de la loi de notre bien aimée Lumière du Ciel. Par contre, je n'ai guère de patience envers les brigands et les tueurs qui s'en prennent aux honnêtes gens... Puis-je avoir l'outrecuidance de demander si c'est votre cas ?"

La question risquant de fâcher, l'eunuque enchaîna bien vite, répondant d'un ton gêné à la question de Ma Huo Yan.
"Cher guerrier, je vais vous livrer un coupable secret, capable de retourner l'estomac de plus d'un. Voilà l'indicible : durant la Grande Famine qui frappa la région, le village Shao Xin apporta une aide inespéré au village de Qiu Chun... Mais voilà, il semblerait que les vivres fournis soit de la viande... humaine. Ce qui est un péché innommable au yeux de beaucoup. S'estimant trahis, les villageois de Qiu Chun oublièrent toute reconnaissance et laissèrent les barbares Khitan fondrent sur ce village et massacrer ses habitants aux mœurs étranges. Depuis, hésitant entre la reconnaissance, la peur et la honte, Qiu Chun cache cette histoire sous des fariboles supersitieuses qui ajoutent à la mauvaise réputation de l'endroit... Comprenez alors mon inquiétude quand j'ai su où vous vous dirigiez..."

Yin Qiu reporta alors son attention sur la Dame Araignée.
"Pardonnez l'interruption... Ai-je bien résumé l'histoire de votre village, ma Dame ? J'aimerais entendre votre version..."

Restant stoïque à la déclaration

"Je suis heureux de ne pas avoir mangé de leur plat. Mais il faut avouer que chacun doit choisir son niveau de survie acceptable. Qiu Chun fut bien content de combattre la grande famine grace à eux alors il leur doivent des remerciements et pas des légendes idiotes de démons"

La femme éclata de rire à ces propos et continua sur sa lancée

- C'est donc cela, la version des gens de Qiu Chun ? La peau de ces vauriens, je préférerai mourir de faim plutôt que d'en manger un seul morceau ! Je leur ai fourni de la viande de porc ! Et ces boulettes en contiennent également.
Qiu Chun était bien heureuse de se nourrir tous les jours ! Lorsque la famine fût finie, nous leur avions simplement proposé de leur servir de protecteur, en l'échange de quelques revenus mensuels ! Leur avarice nous a conduit à la ruine. Mais Shao Xin s'est défendue.
Beaucoup sont tombés, et lorsque je me suis relevée, laissée pour morte, j'ai du tout reconstruire de mes mains... Nous détroussions simplement les marchands nantis qui profitaient de la crise pour faire commerce avec les Khitans !

Elle prit ensuite un air angélique en penchant la tête sur le coté

- Il est vrai qu'ensuite, nous ne nourrissions pas les cochons tous les jours de la même manière.....

Yin Qiu masqua sa surprise aux réponses de la Dame Araignée, puis sourit.
Il s'était attendu soit à une dénégation farouche, outrée, soit à une confirmation malsaine et dérangeante.

Il lança un œillade vaguement agacé à Ma Huo Yan après son intervention.
L'eunuque avait en effet noté le 'mercenaires' dans la présentation de l'étrange troupe de Shao Xin, mais il était à son avis bien trop tôt pour s'engager dans cette voie là. Il leur fallait d'abord gagner la confiance des habitants de l'auberge...
Et bien sûr, s'assurer qu'ils disaient la vérité sur le passé du village.

"Serait-il possible que toutes ces années de rancœur et d'incompréhension soit issus d'un simple malentendu ?" demanda-t-il doucement. "Juste une question, ma Dame : pourriez-vous me dire comment vous avez pu disposer de porc en nombre et en bonne santé durant la Grande Famine ? Je ne mets bien sûr pas votre parole en doute, mais les accusation et supputation lancé par les villageois de Qiu Chun sont assez graves et je tiens à leur apporter la preuve qu'ils se trompaient..."

L'eunuque se tourna alors pour avertir Zhang Hei Shan.
"Cher Zhang, pourriez-vous aller voir si nos amis ont retrouvé le malheureux Mu Rong Wen ? Et nous ramener Lao Bu Si De... Il est le plus ancien membre de Qiu Chun que nous ayons sous la main et il pourra donc témoigner de leur erreur..."

Bai Zhu fît mine de réfléchir...

- Mmmm...Tuer des Jin...Ne le fais je pas déjà assez ici ? Et pourquoi quitterais je le confort de ma demeure pour rejoindre une armée embrigadée, qui me poursuit de ses assiduités judiciaires ?

La femme se tourna ensuite vers Yin Qiu lorsque Zhang sortit

- Comment mettre la main sur des porcs ? Ma foi, comme tout le monde en temps de guerre, en pillant ce qui restait d'un village devasté : vous demandez aux gens de Yin Qiu comment leur stock de culture n'a jamais été aussi prospère que lors des premières incursions des Jins. Soulevez leurs lames de plancher, vous y trouverez plus que dans les coffres de l'empereur.
Les vautours se portent toujours bien en temps de crise...
Lorsque Shao Xin subit la première vague, les gens de Yin Qiu sont revenu achever les mourant pour les déposséder de leur bien ! Avez vous vu le moindre cimetière aux alentours ? Non, cela demande bien trop d'effort ! Ils les ont jetés dans la ravine...là où votre ami est tombé. Qu'il y pourrisse avec les autres !

"Allons, allons..." fit Yin Qiu, apaisant. "Ne nous emportons pas. Tous les habitants de Qiu Chun ne sont pas à mettre dans le même panier. Je suis même prêt à parier que la plupart ne vous connaissent que sous forme de légende horrifique ou superstitions. Beaucoup seraient surement mortifiés de honte s'il connaissait votre tragique histoire."

"Si toutefois elle est vrai..." songea intérieurement l'eunuque. Les deux versions étaient contradictoires et il ne disposait pas de preuves irréfutables pour en choisir une... Il fallait donc rester prudent.

"J'ai par ailleurs convaincu les villageois de Qiu Chun d'organiser ici une cérémonie expiatoire en l'honneur des villageois de Shao Xin qui les ont aidés et qu'ils ont trahis... Seriez-vous d'accord pour que nous organisions cela ? Nous pourrons ainsi donner une sépulture décente à vos morts et apaiser leurs esprits."

Une fois de plus, Yin Qiu prit un ton conciliant.
"Ne méprisez pas les gens de de Qiu Chun : la plupart ont sans doute cru de bonne fois que vous étiez une secte de taoïstes dévoyés mangeurs de chair humaine... Il faudrait savoir en premier lieux qui a inventé cette sordide histoire."

Ecoutant tranquillement les divers échanges entre l'aubergiste et le diplomate, Ma Huo Yan prit la parole.

"J'ai la douce impression que nous risquons d'avoir un problème pour identifier qui dit la vérité. Vous dites que les habitants de Qiu Chun vous ont volé ? Pensez vous qu'ils disposent encore de leur butin ? Si c'est le cas, nous pourrions fouiller les maisons et le rechercher. Après cette fouille, nous aurons donc les idées claires sur qui a enjolivé la vérité"

Le cavalier marque une pause avant de faire signe à Zhang pour l'assurer qu'il restait pour protéger Yin Qiu

"Cependant, je pense que quand bien même la vérité éclatera cela ne ramènera pas les morts et ne pourra effacer de l'histoire les méfaits d'un coté ou/et de l'autre. Une rancune aussi tenace n'apportera rien à l'un ou l'autre des villages. La paix entre Shao Xi et Qiu Chun permettrait de les faire renaitre et de les rendre plus fort face aux dangers qui se massent à vos portes"

Il s'adossa alors contre le mur, à coté de l'entrée, sa lance placé contre son épaule :

"Enfin, de toutes facons, mon role n'est pas de dire qui a tort ou raison, moi je me contente de préparer ces terres à l'arrivée des Jins dans la régions. Tant que je serais à la tête des partisans de Qiu Chun, ils ne vous attaqueront pas et défendrons ces terres si nécessaire"

Bai Zhu commença à s'empourprer du fait de ce flots de questions ininterrompues, et passant d'un état à l'autre, répondit avec férocité

- Voler ? Qu'est ce que cela peut vous importer ? Vous travaillez pour la préfecture ? Les biens qu'ils ont pillé ne sont que les fruits tombés après avoir laissé l'arbre pourrir. Ils n'ont même pas le courage d'être coupables, seul le défaut d'êtres vils et ineptes...Je me fiche de leur argent, mais je ne leur viendrais pas en aide...
Que pouvez leur importer les rites du village ? Comment s'en souvenaient-ils, moi même je n'en ai que de vagues souvenirs...Je me rappelle du vieil homme, qui avait dit au village de résister...et de l'incendie que les Khitans ont déclenché...
Je me rappelle de nos envoyés et de leur airs accablés au retour...Voilà ce dont je me rappelle.
Et maintenant, hors de chez moi ! Vous transpirez la crasse de Chun Qiu...

Le visage indifférent de Ma Huo Yan prit alors une expression désagréable.

"J'en ai assez que l'on me compare à un agent de la préfecture. Je ne suis pas, excusez mon langage, un peigne cul de fonctionnaire. Mon seul souhait est de protéger le royaume d'une invasion de barbare, que ce soit sur vous ou sur Qiu Chun car vous êtes encore des citoyens de Song malgré le fait que vous soyez que peu conventionnels dans votre genre. Si vous ne voulez pas combattre, je vais pas vous forcer, restez dans votre rancune et jouez les spectres tant que vous le souhaitez, mes soldats ne viendront plus vous ennuyer"

Ma Huo Yan reprit son calme avant de continuer :

"Au final, être des spectres, c'est tout ce que vous êtes : Vous n'avez pas d'avenir et ne vivait qu'avec la haine d'une tragédie dans votre coeur. Qu'espérez vous au final ? Hanter ce village pour que personne n'y vienne, garder votre rancune pour vous même, abandonner tout espoir de le voir revivre. De toutes facons, dans peu de temps, votre souhait sera exaucé, les Jins viendront et raseront Qiu Chun et Shao Xin et vous deviendrez enfin de véritable spectre"

Yin Qiu soupira, mais laissa Ma Huo Yan se lancer dans une diatribe patriotique en réponse aux paroles de la tenancière.
Il attendit que l'orage soit passé, puis se leva.

"Il semblerait que nos tentatives pour réconcilier vos deux villages soient finalement vaine. Nous vous avons heurté avec nos sentiments bien pensant. Nous allons donc nous retirer." affirma-t-il en s'inclinant avec respect. "Acceptez nos excuses si vous nous avons choqués avec nos questions et nos paroles. Comprenez qu'elles n'avaient que pour origines un désirs de paix et d'harmonie, une volontés de réparer les tords du passé."

L'eunuque se dirigea vers la porte, faisant signe à Ma Huo Yan.

"Allons-y, Ma Huo Yan. L'un de vos hommes à encore besoin de vous. Il va nous falloir transporter celui qui est assommé et nous essayer de retrouver Mu Rong Wen , où au pire, son corps afin de le ramener parmi les siens."
Une fois de plus, il se tourna vers la femme araignée, dans une attitude amicale et ouverte, prêt à reprendre la discution si elle le souhaitait.
"Ma Dame, nous autorisez-vous à poursuivre les recherche de notre compagnon sur vos terres ? Nous ne voudrions pas manquer de respect à vous et à vos morts en laissant un habitant de Qiu Chun ici... Pourrais-je également avoir l'autorisation d'organiser la cérémonie expiatoire ? Même s'il est trop tard pour le pardon, je pense qu'il s'agit d'une bonne chose."

Bai Zhu tourna la tête avec dédain mais agita la main d'un air magnanime

- Récupérez ce que vous voulez... Mais ne troublez pas les morts, il paraît qu'ils sont revanchard dans les parages...

Quittant la pièce en dernier je salue les personnes présentes avant d'aller vers mon cheval et monter l'enrager sur le sien, un peu comme on place un sac de patate avant d'aller retrouver Lao Bu Si De et me mettre à la recherche de Mu Rong Wen

"N'ayez crainte, Dame Bai Zhu, nous prendrons toutes les précautions nécessaires..." fit Yin Qiu en s'inclinant une fois de plus. "Avant de me retirer, je tenais à vous assurer une fois de plus mon amitié et ma compréhension. Je me dois de remplir mes obligations à Qiu Chun, mais la porte de mon coeur et de mon esprit vous est ouverte. Contactez-moi si vous le souhaitez. Je vous souhaite une bonne nuit et je vous pris de nous excuser pour l'intrusion."

Sortant, l'eunuque ne put s'empêcher de rajouter une petite pique.
"Tout comme moi, je vous enjoint à méditer sur les paroles des philosophes : l'homme sage apprend de ses erreurs. L'homme plus sage apprend des erreurs des autres. Au revoir, Spectres Blancs de Shao Xin."

Sur ce, il sortit.
Le groupe de brigands avait certes piqué son intérêt et tout comme Ma Huo Yan il aurait voulu les convaincre de lutter avec eux pour restaurer la grandeur de l'empire Song et contrer les barbares, mais pour cela il lui faudrait gagné leur confiance puis leur amitié.
Cela n'allait pas être facile.
Se dépêchant, il héla Ma Huo Yan afin que celui-ci l'aide à monter.

Lao Bu Si De se tenait avec le jeune cavalier au bord du ravin.
La nuit obscure était totalement tombée sur Shao Xin, mais le vieil homme scrutait avec attention le fossé en contrebas...


- Peste ! Me voilà rassuré fit-il Je croyais presque qu'ils vous auraient bouffée hé hé .
Mais le rire mourrut rapidement, avec une certaine gêne...

- On doit pouvoir descendre en bas, avec des cordes, en faisant attention de s'accrocher aux plantes noires qui sont accrochées aux parois. Ordinairement on enlève ces saloperies parce qu'elles deviennent rapidement envahissantes, mais c'est souvent solide, même si la terre est friable.
Si le gamin s'est pas rompus les os, il a pu s'en tirer, la pente est raide, mais pas abrupt et les buissons ont du freiner sa chute...Bon sang ! s'écria t-il en voyant Ma mettre le jeune soldat sur le dos de son cheval On a eu des pertes ???

Ma Huo Yan, toujours aussi galant et serviable aida l'eunuque a monter sur son cheval. Quand bien même Yin Qiu était un homme, il n'en restait pas moins une personne à protéger. D'autant plus qu'en tant que diplomate formé sur le tas, il devait le protéger. L'aide ne se fit pas sans une petite grimace due aux plaies qu'il avait sur le corps, principalement à cause des poignards du petit gars au visage brulé.

"Je pense qu'après cette journée fort distrayante, je vais prendre un peu de repos" dit il en cachant la gêne de ses blessures "Mais d'abord, je vais botter les fesses de cet idiot de Mu Rong Wen, ça calmera mes nerfs vivement échauffé par l'affrontement de tout à l'heure"

Une fois arrivé au ravin, le cavalier regarda par dessus le bord et répondu à l'ancien.

"J'ai la peau dure et je ne suis guère appétissant quand je brandis ma lance"

Prenant alors conscience du problème, il retira son armure et posa son arme avant de se préparer à descendre.

"Je vais aller voir s'il est encore en vie. Je serais pas contre une corde pour m'assurer et surtout pour remonter le jeune idiot"

"Êtes-vous sûr, Ma Huo Yan ? Je ne conteste pas votre héroïsme, mais vous semblez un peu épuisé et blessé. Je n'ai pas de compétence médicale, mais ne devrions-nous pas jeter un œil à votre blessure avant que vous alliez crapahuter dans les ronces et les ravines ?" fit l'eunuque.

Il rassura par la même occasion le vieillard.
"N'ayez crainte, votre ami est juste assommé. En effet, l'apparence martiale de Ma Huo Yan l'ont fait prendre pour un pourfendeur de bandits... Chose que n'ont guère appriécez les occupants des lieux, qui ont parfois quelques rapports tendus avec l'autorité et la loi."

Son ton se fit alors plus sec :
"Toutefois, malgré les racontars et la rugosité de l'accueil de ses gens, les rumeurs sûr eux ont été beaucoup exagéré, voir inventées. Nous avons beaucoup de chose à discuter avec vous et Maître Ke une fois que nous serons rentré au village... En tout cas, soyez rassuré : le village de Shao Xin n'est en rien un repaire de cannibales sans foi ni loi ou de démons. Il y reste juste quelques survivants d'un passé de guerres et de malheurs, traumatisés et vivant repliés sur eux-même..."

S'adressant une fois de plus à Ma Huo Yan, Yin Qiu se porta volontaire:
"Il serait peut être plus sage que ce soit moi qui descende. Je suis plus léger et je suis plus agile que fort. Il vous serez plus aisé de me remonter, surtout si vous devez hissé Mu Rong Wen. Vous et Zheng (d'ailleurs où est-il celui-là ?) n'aurait aucun mal à soutenir ou tracter deux hommes. De plus, si Mu Rong Wen vous fuit et qu'il est encore vaguement conscient en contrebas, imaginer le choc s'il vous voit déboulé dans le noir... Qu'en pensez-vous ?"

"D'après ce qu'à dit Bai Zhu, c'est un charnier la dessous et si Mu Rong Wen est tombé là dedans, il y a des chance qu'il soit prisonnier sous d'autre corps. Quant à mes blessures, je pourrais les supporter, le temps qu'on remonte le jeune homme"

Le cavalier s'entoura du cordage.

"Et puis Zhang Hei Shan seul pourra nous remonter" dit il en souriant et tapant sur l'épaule de son frère d'arme.

Alors qu'il s'apprêtait à descendre et Yin Qiu à répondre encore de son choix il dit d'un regard d'un sérieux destabilisant

"C'est un peu de ma faute s'il est tombé là dedans, c'est donc à moi d'aller le sortir de ce trou"

N'ayant pas pu décourager le lancier, Yin Qiu se contenta de superviser et d'aider à l'opération.
Il pouvait par exemple s'aider des chevaux et utiliser rênes et lanières pour renforcer les cordes au besoin.

L'eunuque s'avança prudemment, afin de jeter un coup d'œil en bas, pour repérer la meilleure voie d'accès à conseiller à Ma Huo Yan.
Il demanda aussi aux villageois de préparer un petit feu : cela leur ferait toujours plus de lumière.

N'étant pas religieux mais tout de même vaguement croyant il se contenta de murmurer une simple prière improvisée, pour apaiser l'éventuel courroux des mânes des défunts.

Décrochant le cordage, Ma Huo Yan appelle les autres

"Il est vivant, mais il s'est déplacé, je vais aller le chercher. Envoyez moi une torche !"