Chronique numéro 1 : Le temps des larmes (Cycle de l'eau)

Jaran

Les voyageurs hochèrent la tête en signe d'approbation, d'autant plus qu'aux rafales de vents succéda un début d'orage, qui colporta ses premières gouttes sur le visage de Jaran...
Pour les Liao comme lui, le tonnerre est synonyme de malheur imminent et de mort violente, qui n'avait absolument rien de rassurant...
Lorsque Qi pénétra dans la cour, il jeta un oeil aux restes, posant un genou au sol et touchant de la main les cendres...

- Je ne comprends pas...Pourquoi les trois groupes se sont-ils neutralisés ? S'ils s'étaient battus entre eux, n'y aurait-il pas eu de vainqueur ? C'est surprenant...

Effrayées, les jeunes femmes se hâtèrent vers l'intérieur de la tour...La femme au erhu, elle, semblait avoir disparue...


Qing Yu Yan

C'est exténuée que Yu Yan traversa ce qui semblait être l'ancienne frontière du Song.
Sa poitrine la faisait horriblement souffrir et elle toussa plusieurs fois avant de reprendre son souffle.
Le cheval, lui aussi était épuisé et semblait commencer à boîter....
Au loin, se dressaient les ruines d'un ancien avant-poste du Song, visiblement désert...

- Allez, ma belle, encore un petit effort... Dans quelques minutes, nous pourrons nous reposer un peu...

Cela faisait sans doute plusieurs heures que Khundala galopait mais Yu Yan aurait été incapable de dire combien de temps s'était écoulé. Elle ne voyait plus ses poursuivants, cela ne voulait pourtant pas dire qu'ils n'étaient plus sur leurs traces.
La foulée devenue inégale de la jument résonna dans le silence de la nuit alors que la paire approchait du fortin. Épuisée, la jeune femme n'était plus vraiment consciente de ce qui se passait autour d'elle.

- Officier Qi, faites attention à cette femme, je ne sais pas trop si elle est vivante ou pas . Je laisse les filles monter le campement je vais inspecter du haut de chemin de ronde, je ne suis pas tranquille.


Je lève les yeux au ciel et réprime difficilement de rentrer ma tête dans les épaules , puis en prenant l'arc et son carquois des fontes d'Assia je monte sur le chemin de ronde observer la steppe.

Je suis saisit par sa beauté, même dans mes rêves de gloire d'adolescent je n'avais imaginé une aussi belle femme.
Décidément je suis incapable de faire les choses dans l'ordre, je pensais mener une armée avant de trouver une princesse ...Et là je trouve une princesse trempée a l'article de la mort.

- Vite les filles elle est gelée, occupez vous d'elle, il faut la déshabiller la frictionner et lui faire boire de la soupe de ginseng . Je doute qu'elle apprécie la présence d'homme si elle se réveille. je vais m'occuper de son cheval la bête est à bout.

Je ressors sous la pluie battante et je vais soigner la pauvre bête en l'incitant déjà a se mettre à l'abri. Si j'y arrive je l'étrille, la bouchonne, la panse et lui donne un peu des grains réservées a Assia.
J'y porte un grand soin, comme tout Liao qui se respecte j'aime les chevaux.

L'arrivée du Liao trempée portant à bout de bras la jeune femme suscita l'émoi chez le petit trio, qui était parvenu à aménager le rez-de-chaussée poussiéreux et couvert de débris en camp de fortune...
Les restes de vieux meubles servaient déjà de bûcher revigorant sur lequel bouillait un chaudron vraisemblablement trouvé dans les décombres du fort...
Les jeunes femmes accueillir la nouvelle arrivante avec grand soin, l'étendant sur une draperie mise au sol.
Qi se saisit d'une lance posée sur l'un des râteliers brisés et sortit à son tour, laissant les demoiselles s'occuper de réchauffer la nouvelle venue...
Rejoignant Jaran jusqu'aux écuries qui ne comptait que les montures du groupe et la nouvelle jument, il posa sa lance contre la porte et regarda dehors en croisant les bras....

- Décidément, je ne m'expliquerais jamais ce que les femmes te trouvent, Jaran...Qu'on te les offre en cadeau, je peux le concevoir, mais qu'elles parcourent plusieurs milliers de Li pour le simple fait de se retrouver avec toi dans un fort en ruine....J'avoue que je n'ai pas l'explication...

Le cheval de Yu Yan était l'un des plus bel animal qu'ait jamais vu Jaran. Il était épuisé et boitait légèrement mais il accepta avec gratitude les grains du mongol, au grand dam d'Assia, qui exprima son mécontentement par des hennissement grognons...
Après les soins du cavalier, l'animal repartirait de plus bel dans très peu de temps...

Yu Yan

La chaleur d'une cuillère de soupe au ginseng glissée dans la bouche réveilla immédiatement Yu Yan, secoua d'effroi les deux jeunes femmes qui la regardaient avec inquiétude...
Elle cligna des yeux et la surprise fit place au soulagement

- Da jie ! Elle est vivante fit la plus jeune en battant des mains

- J'ai bien vu, idiote fit sa soeur d'un ton neutre Ne l'effraie donc pas et remets lui un linge chaud sur le dos...
Gentiment, elle tourna son visage vers Yu Yan et lui parla doucement Vous allez bien ?

Je m'esclaffe aux propos du Song et je lui souris a toute dents, j'apprecie sa compagnie il sait se taire quand il faut et quand il parle il tape toujours juste.

- M'est avis, qu'elle devait fuir quelque chose, sinon je vois pas comment elle serait arrivé là épuisée, sans equipement ni escorte.
Nous allons devoir faire bonne garde, surveillez pendant que je m'occupe de ce cheval, il est magnifique et je m'y connais.

Tout en la brossant je lui parle doucement d'une voix chantante , non sans avoir rassuré Assia de mon attachement. Mais tranquillement , doucement , tandis que je la soigne je lui chuchote les mots du vent.
Une fois terminé je reprend a l'adresse de Qi

- vaudrait mieux barricader la porte, aidez moi s'il vous plait j'irais ensuite guetter un peu sur mon perchoir.

- Je... Je ne sais pas... Je crois que oui.

La jeune femme remercia d'un sourire les attentions des deux soeurs et essaya de se redresser doucement. Son regard vert comme le jade qu'elle portait au poignet fit le tour de l'abri dans lequel elle était à présent. Ce n'était guère reluisant mais elle y était au sec et il y faisait chaud. Elle but la soupe lentement, savourant le goût prononcé du ginseng et des épices.

- Merci infiniment pour votre aide. Je m'appelle Yu Yan. Il m'a semblé apercevoir un homme sur les remparts mais il faisait si sombre... Peut-être me suis-je trompée, il pleuvait tellement...

Elle rejeta ses longs cheveux en arrière et passa une main sur son visage.

- J'étais... J'étais poursuivie par des cavaliers. Il faut prendre garde. Je les ai perdus de vue mais je ne sais pas si je les ai semés.

Qin Yu Yan

Les deux jeunes femmes sourirent timidement et saluèrent la courtisane. L'aînée prit la parole :

- Mon nom est Ju Min et voici ma petite soeur Ju Yue. Nous avons été victime d'une attaque de cavalier Liao et offertes à l'homme qui vous a secouru. Au départ, nous avions très peur, mais il n'est pas comme les autres et s'est montré aimable avec nous. Je crois que c'est pour cela qu'il voyage seul...Il y a un autre soldat avec lui, un Song, comme nous...Je crois qu'il s'appelle Qi. C'est un officier ou quelque chose comme cela...

Sa sœur lui interrompit brusquement la parole avec un petit cri de surprise

- Tian ah ! Quel bracelet magnifique ! Vous devez être une dame de cour, Da Jie !

Ju Min gifla le poignet de sa soeur pour la sommer de se taire

- Silence, chou ya tou ! On dirait presque que tu es un brigand en quête de butin ! Excusez ma jeune soeur, elle est aussi sotte qu'un âne, mais c'est une bonne âme...Vous savez, je pense que vous êtes en sécurité ici...Qui viendrait vous chercher dans un vieux fort en ruine...Ne vous épuisez pas...Buvez votre soupe et reposez vous, vous en avez besoin...

Jaran

- Sage décision, Jaran...Mais ne te sens pas obligé de tout faire pour te faire une image auprès des dames...Nous nous partagerons les quart...Depuis que le remède fonctionne, je me sens beaucoup mieux...

Les deux hommes sortirent ensuite sous la pluie pour placer la lourde barre de bois sur la porte principale de l'avant poste et remettre d'aplomb les protections extérieurs...
En fouillant un peu dans les décombres, il leur fût possible de dénicher des armes de bonne factures, des armures encore neuves et quelques cruches d'huile inflammable, ainsi que deux tonnelets de poudre explosive. Flèches, arc et arbalètes suffisaient à tenir un siège de plusieurs semaines et les boucliers de peaux semblaient encore d'usage.
Les anciennes balistes étaient hors d'état, leur cordage ayant moisi sous l'action de plusieurs pluies torrentielles...

- Les armes de siège ne fonctionnent plus...Quel dommage si nous avons de la visite, cela aurait été utile. Mais s'il ne s'agit que de quelques brigands...De toute façon rien ne nous dit qu'ils arriveront jusqu'ici...Retournons voir si ta prisonnière s'est réveillée...

La danseuse sourit aux propos de la plus jeune des sœurs et remonta la couverture sur ses épaules. Elle avait encore un peu froid malgré leurs soins attentionnés.
Cependant, elle haussa un sourcil à l'annonce de l'identité de l'officier Song. Serait-il possible que ce soit le capitaine Qi de Tian Chi, qui avait conduit l'expédition de ravitaillement pour la forteresse ? Les dieux seraient facétieux... Mais tout était possible.

- Oh, je vois. Les hommes d'honneur sont rares en ces temps troublés si difficiles pour nous autres femmes, nous avons de la chance. Je les remercierai de leur hospitalité au plus tôt.

[hrp : les armures sont mieux que ce dont je dispose déjà ? ]

Je souris aux propos du Song

- Je n'ai pas l'habitude de faire faire ce que je pourrais faire moi même mais c'est vrai que tu as l'air beaucoup mieux, tant mieux tu me dois de l'argent ....

Je ris ouvertement et ironiquement aux derniers mots .
Nous entrons sur ces entrefaites dans la pièce ou les trois femmes sont, il y fait plus chaud et ce n'est pas du luxe, je constate que notre invitée est réveillée et j'avoue que je la bois du regard quelques secondes, je n'ai jamais vu son pareil dans les clans, nous avons de très belle fille, mais la vie rude du Nomade les use assez vite.
Les filles ont fait du beau travail avec les moyens du bords je les remercie d'un signe de tête.

- Bonjour Wang Fei, je suis Jaran Temraï et voici l'Officier Qi, qu'est ce qui amène une femme de votre qualité en ces terres désolés ou règne en maitre le Dieu Temgri ?

(Pour rappel Jaran est plutôt grand pour son peuple, athlétique un corps rompu a l'exercice quotidien de la survie, une allure martiale et la démarche caractéristique de celui qui passe plus de temps a cheval que sur les wc, particularité pour ces contrées il a les yeux très clairs, qui ont la dureté de l'acier quand il est en colère et le limpide d'un ciel bleu quand il est calme, il émane de lui une sorte de force tranquile et de compétence . Sans équivoque c'est un guerrier né, il porte une fine moustache eyt un début de bouc, il semble jeune dans la 20 aine bien que sa peau soit déjà tanné par le vent et les intempéries.)

La jeune femme fit un effort pour s'agenouiller et saluer les deux hommes comme il se devait, et surtout en conservant un minimum de dignité au vu de la tenue légère dans laquelle elle se trouvait. Elle les observa un instant puis leur sourit avec douceur.

- Bonsoir, da han. Je me nomme Qing Yu Yan et je viens du camp du général Nuarchi, où j'ai été envoyée négocier au nom de la forteresse de Tian Chi. Des hommes m'ont prise en chasse après que je sois partie du camp Jin, sans doute voulaient-ils faire échouer ma mission. Je n'ai eu la vie sauve que grâce à la célérité de Khundala... et aux soins que vous avez eus la bonté de bien vouloir me prodiguer.

Elle reprit place sur le dais où elle avait été allongée et s'enveloppa plus étroitement dans la couverture qu'elle portait sur les épaules.

- Les choses ont beaucoup évolué en très peu de temps... La forteresse est assiégée et nous n'avons aucune nouvelle du capitaine Qi qui devait convoyer des vivres pour nous ravitailler. Seriez-vous cet homme, par hasard ? Je n'ai pas pu m'empêcher de noter votre nom et j'espérais que vous seriez celui-là...

Un air sombre passa sur le visage de Qi lorsque Yu Yan évoqua la situation à Tian Chi.

- C'est bien le misérable qui a déserté son poste que vous avez devant les yeux.... Je trouve audacieux que la forteresse ait envoyé une jeune femme négocier avec cette brute de Nuarchi et je n'en comprend surtout pas la raison. Hormis si vous avez un lien de parenté avec lui, ce dont je doute fort....
Nous avons été attaqués par l'âme damnée qui lui sert de garde du corps et une troupe d'assassin très bien formés...Il ne reste pas un seul survivant de notre équipe et le matériel est corps et bien perdu...

Il ferma les yeux; se remémorant avec douleur la bataille perdue, puis se ressaisit rapidement...

- Y'a t-il encore âme quii vivent à Tian Chi ? Le général Wang est-il toujours vivant ? fit-il avec une certaine anxiété

- Votre jument va bien je m'en suis occupé c'est un magnifique animal de noble lignée, certainement digne de vous.
Je constate que vous vous connaissez, je vais prendre le premier quart de garde, Officier Qi ça vous laissera le loisir d'échanger a satiété sans oreilles Liao indiscrète. Vous viendrez me relayer.


Je remet mon chapeau typique je prend mon arc et mon carquois et d'une démarche souple je retourne me positionner sur les murailles en direction de là ou est venu la femme mystérieuse.
Quelle beauté... A en perdre la tête.

- Attendez, da han... Vous devez savoir que j'étais poursuivie par quatre cavaliers et qu'ils ont sans doute été envoyés par ce même démon qui a attaqué le convoi avec ses hommes. Je ne sais pas si je les ai semés alors... Prenez garde à vous. Je vous remercie de vous être occupé de Khundala, elle est vaillante et c'est grâce à elle que je suis encore vivante. Quant à savoir pourquoi on m'a envoyée voir Nuarchi, disons que je le connais et qu'il lui arrive de m'écouter, de temps en temps.

Elle reprit un bol de soupe et hocha la tête à la question de Qi.

- Le général... L'état-major a été décimé par une attaque au cours d'une représentation qui avait été organisée par une troupe de théâtre réfugiée à la forteresse. Le général Wang a été grièvement blessé lors de cette attaque et les survivants hésitaient. Entre votre disparition et ça, les choses étaient difficiles à gérer pour l'officier qui a pris le relais au pied levé mais il a écouté quand je me suis proposée pour une médiation avec les Jin. J'ai dit à Nuarchi que Wang était mort avec la plupart de ses officiers lors de l'attaque et que les survivants de la forteresse souhaitaient entamer des pourparlers. De fait, le général a accepté d'épargner les civils mais il veut arrêter les officiers et les juger selon leurs responsabilités. C'est tout ce que j'ai pu obtenir.

- Attention, Qing da jie fit la cadette en remarquant le second bol de soupe Le ginseng a un autre effet sur le corps...Je sais qu'il fait froid, mais prenez garde, ces deux hommes sont sans défense...

Ju Min gifla sa soeur avec la manche de son hanfu

- Cesse donc de dire des sottises et laisse-la tranquille...Il n'y a que les jouvencelles qui ont du mal à contrôler leurs langues qui peuvent écouter ce genre d'histoire...

- Blessé ? le visage de Qi s'assombrit... Du reste...Je comprends votre décision. Sans Wang, la population ne sera pas cadrée par ces gens...Ils ont des qualités martiales, certes, mais aucun sens du commandement..Et lui...Est-il sérieusement blessé ? termina t-il avec inquiétude.

Pendant ce temps, sur les remparts balayés par la pluie, un Liao rêveur tenait la garde, dans des conditions épouvantables...Les premières heures tardives de la nuit approchaient et le sommeil commençait réellement à se faire sentir.

Yu Yan dissimula le sourire que fit naître la remarque de la jeune femme derrière un pan de la couverture, amusée de la manière dont elle avait dit les choses. Cependant, elle n'avait pas tout à fait tort et la danseuse laissa son bol près du feu, peu désireuse de se jeter sur les deux victimes désignées dans un accès incontrôlable de yang...
La question de Qi la ramena à la réalité.

- Ses blessures ne sont pas à prendre à la légère, capitaine, mais je ne sais pas si elles sont graves. Je dois pourtant vous dire quelque chose d'important... L'état-major est divisé non seulement par l'incapacité du général à commander du fait de son état mais...

Dieux, que c'était difficile à annoncer...

- Mais aussi par le fait qu'ils ont découvert que Wang n'était pas... n'était pas tout à fait ce qu'il prétendait être...

Yu Yan inspira un grand coup puis lâcha :

- En fait, c'est... une femme.

Au vu du temps je me dis que personne ne continuerait en pleine nuit, si les poursuivants de la belle étaient pas trop stupides ils devraient s'arrêter voir rebrousser chemin en se disant qu'elle aurait pas pu survivre toute seule.
De toute manière les portes étaient barricadées et je ne tenais plus debout. L'officier Qi monterait la garde a l'intérieur de la tour même.
Je revins donc dans la salle .
Je me débarrassais rapidement des effets mouillés que je met à sécher, désolé pour la pudeur de ces dames mais je risque d'attraper la mort si je reste comme ça, et tandis que je me bouchonne à en faire rougir la peau avec une des couverture, je fais signe a la plus jeune des sœurs de me servir un gros bol de soupe. Que je savoure auprès du feu emmailloté dans la couverture, sans pudeur excessive.

- Le temps est exécrable, même moi je ne tiens plus dehors, ça m'étonnerait que les malveillants qui vous pourchassent continuent, Dame. La grande porte est barricadée et si un intrus se glisse dans l'enceinte Assia hennira très fort elle est dressée pour ça.
Cependant Officier Qi je vous demanderais de veiller dans la tour j'ai besoin de dormir quelques heures, je vous relaierez un peu avant l'aube.

- Je sais.... fit gravement l'officier en continuant à fixer l'âtre et j'espérais être le seul à le savoir...

Secouant la tête, il se fit silencieux et pensif...

Un léger frottement de soie se fit entendre sur le parquet poussiéreux de l'étage et un silhouette blanche descendit l'escalier en silence, faisant sursauter les jeunes femmes...
A peine eut-on le temps de réagir que la forme était sortie dans la pluie.
Jaram rentra brusquement, le visage pâle et les traits tirés faisant fi des convenances...A son souhait, une voix féminines qui semblait émaner de nulle part répondit...

- Dors en paix, guerrier...Ce soir, il ne t'arrivera rien.

Je fais peut être une connerie mais j'en peux plus, la chevauchée, la mort de ma mère, l'entrevue éprouvante avec mon frère, la rencontre avec son ennemis et enfin cet avant poste abandonnées et hantés.
Je soupire

- Merci esprit bienveillant ...

Une fois ma soupe finie je m'enroule dans ma couverture, à peine posé la tête que je dors a poings fermés.

La danseuse avait péniblement dégluti en voyant apparaître le fantôme, ne sachant pas si c'était de bonne ou de mauvaise augure. Puis, ayant constaté qu'il n'avait apparemment aucune intention hostile, elle décida de faire comme tout le monde : dormir.

- Bonne nuit. Demain, il nous faudra partir le plus tôt possible. La situation à la forteresse est explosive et mon absence prolongée ne fera sans doute qu'envenimer les choses. Nous devons rentrer au plus vite.

Elle s'enroula ensuite dans sa couverture et ferma les yeux, exténuée, même si une parcelle de sa conscience restait toujours sur le qui-vive. Yu Yan en avait trop vu pour être en confiance au milieu d'un quatuor d'inconnus...