Chronique numéro 1 : Le temps des larmes (Cycle de l'eau)

La dernière phrase de la danseuse n'était pas passée inaperçue et Qi fronça les sourcils

- Vous désirez partir à Tianchi seule ? Avec ces tueurs à vos trousses ? Il s'en est fallu d'un cheveu aujourd'hui, mais demain, si vous chevauchez seule, il ne feront qu'une bouchée de vous.
La douleur est égoïste, vous l'avez dit vous même : il est hors de question que nous fassions chariot de marchandises avec nos carcasses...

La jeune femme se redressa et mit les poings sur ses hanches. Son regard vert se posa sur le capitaine, interrogateur.

- Mais comment allons-nous faire pour rallier la forteresse au plus vite ? Vous êtes gravement blessés tous les deux, je ne veux pas vous faire courir plus de risque encore ! Si nous mourons tous, comment les avertirons-nous ? Ils courent à la catastrophe !

- Et si vous ne survivez pas au trajet ? Que croyez vous ? Qu'ils ne vous attendent pas à un endroit plus favorable ? Qu'il ne lanceront personne à vos trousses ? C'est vers une mort certaine que vous courrez et qui plus est, vous vous rendez dans la même direction que nous...Croyez moi, j'ai connu pire et les Liao sont pires que des cafards...Impossible de s'en débarrasser aussi facilement. Celui-ci boira de l'alcool dès l'aube levée...

J'ouvre un œil ....

- A boire ? Il y'a à boire ? Qu'est ce que vous attendez pour m'en donner une généreuse rasade !!!

- Je crois que tout est clair : nous partons à l'aube avec vous...Que vous le vouliez ou non... conclut Qi Nous déposerons les deux épouses de Jaran à la frontière et en profiterons pour changer nos vêtements et acquérir un traitement de cheval...Cela vous convient t-il mieux ?

- On dépose qui ? On m'a marié pendant ma perte de connaissance ? Ah non si j'ai deux épouses je les emmène avec moi, faudrait quand même pas décider pour moi !
Quand a toi Qi je ne te lâche pas nous sommes toujours en affaire ....

Après avoir lancé cette dernière pique avec un sourire qui en démentait l'aspect vénal je me tais quelques secondes et reprend

- Il n'était pas question d'alcool ? j'ai grand soif et deux épouses a contenter ...

- Allez assez plaisanté...Demain nous prendrons la route...

[Vous faîtes quelque chose ou on passe la nuit ?]

Je pense pouvoir dire sans hésiter que j'en ait assez fait, je dors.

[Passe, passe... On va tous roupiller, donc pas la peine de s'éterniser]

Le cataplasme formé par l'argile avait eu un effet particulièrement efficace sur la plaie de Jaran, même si le fait qu'il ait séché soit particulièrement inconfortable...
Yu Yan se réveilla plus en forme avec malgré tout, une étrange sensation de faiblesse, probablement dû à l'étrange transfert d'énergie qu'elle avait du effectuer.

Après quelques vivres avalées en vitesse, le petit équipage pu remonter sur selle...

- Nous avons déjà perdu suffisamment de temps.... fit Qi Qing guniang, à vous de nous montrer le chemin le plus court vers Tian Chi, c'est l'heure de la dernière charge à ce qu'il semble bien.

- Vous avez tout à fait raison, da han. Hâtons-nous, je crains pour la suite des événements. C'est par là.

La danseuse rassembla les rênes de sa jument et indiqua une direction, puis talonna le cheval. Ils avaient assez perdu de temps comme ça.
Elle connaissait suffisamment Nuarchi pour savoir qu'il ne prendrait sans doute pas bien le fait qu'elle ait disparu sans laisser de trace, sachant qu'il lui avait confié une mission qu'elle avait bien l'intention de remplir.


[J'espère qu'on peut rejoindre les autres maintenant ?]

[Si vous passez par la campagne, vous vous reposerez mal, mais arriverez le soir dans les environs de Tian Chi, si vous passez par les ville, c'est plus long, mais vous aurez le temps de vous reposer entièrement. Je vous laisse décider et lancer un MP when you're in...]

[Allez, la campagne, on se reposera quand on sera mort. Hop ! On a dit qu'on se dépêchait de rentrer, alors on rentre !]

La langue de la danseuse claqua d'agacement et elle se tourna vers ses compagnons.

- Nous allons devoir passer par le camp Jin pour savoir où en sont les choses entre Nuarchi et la forteresse. Je connais le général et certains de ses officiers, laissez-moi parler. Mais avant toute chose, méfiez-vous d'un homme. Il est très dangereux et je pense que c'est lui qui a envoyé ses hommes après moi.

Elle observa les environs avec attention. Rien ne permettait de dire que tout était perdu, il fallait agir vite.

- Ne relevez pas les éventuelles insultes, même si je pense que les choses se feront dans le calme. Il faut que Nuarchi sache pour celui qu'on appelle le Démon du Sud [HRP je ne me rappelle plus son nom exact] parce que je pense qu'il est prêt à tout pour faire que Tian Chi soit rayé de la carte.

La jeune femme talonna sa monture et prit résolument la direction du camp Jin. Elle devait voir Nuarchi au plus tôt.

J'acquiesce sans mot dire, plutôt concentré à surveillé les abords immédiats

(Arc en main)

La cavalcade en direction du camps Jin fût de courte durée.
Jaran fût impressionné par le déploiement des troupes, qui, éclairées par un millier de flambeaux tenus par les hommes, formaient un indomptable dragon.
Bientôt, à la lisière du gigantesque campement, une brigade de lancier interpella les cavaliers, et les enjoignirent à quitter le périmètre

- Les civils ne sont pas autorisé à pénétrer dans cette zone...Rejoignez le cortège qui quitte le chemin de montagne et faite demi-tour fit ce qui semblait être le sergen, en désignant une large foule portant des luminaires bouddhistes, qui prenait la route de l'Est...

La danseuse regarda le sergent et ses yeux verts étincelèrent à la lueur des torches. Elle se pencha en avant et asséna d'une voix forte :

- Je suis Qing Yu Yan, émissaire du général Nuarchi auprès de la forteresse de Tian Chi. J'ai d'importantes nouvelles pour lui et je demande à le voir sur l'instant. Ne me reconnais-tu donc pas ? Le temps presse !

[Bon, maintenant je sais où je dois poster, c'est formidable p La question est :p qu'est-ce que je peux poster ?]

La nuit étant survenue, il nous faut arrêter de marcher, créer un campement. Je repère une plaine qui ne soit pas un champs afin de ne pas nuire à un paysan puis je fais donner l'ordre à chacun de s'installer dans la superficie repérée.

Je me tourne vers le moine :

- Il nous faudrait sans doute établir un tour de garde au cas où.

Je me pince les lèvres, me rendant compte à quel point la fréquentation de Yin Qiu a quelque peu affaibli ma confiance de voyageuse. Mais je reprends vite mon sourire apaisé. Cela est-il vraiment important ?

- Il faudrait peut-être aussi s'organiser un peu mieux. Il faudrait savoir qui a une destination précise - une famille ou des amis chez qui ils pourraient trouver refuge - et qui ne sait où aller.

Je lève les bras vers la foule qui s'installe comme elle peut contre le futur froid de la nuit. Les femmes déjà font faire des feux pour cuire les quelques provisions qu'elles ont pensé à amener.

- Ils sont si nombreux ! Comment allons-nous recouper toutes les informations ?

Qing Yu Yan

Le sergent ne discuta pas, et ouvrit la route à la jeune femme, qui fût autorisée à rentrer dans le camp Jin, accompagnée de son escorte.
Qi cracha au sol devant le déploiement des troupes

- Pei...Ils sont au moins dix fois plus nombreux, quelle gloire tire t-il d'un tel massacre...Les Jins n'ont aucune face à ternir, leur peau de visage est plus rigide que du cuir de porc...

Atteindre Nuarchi durant les mouvements de troupe relevait du tour de force: aucune personne ne laisserait une intrue s'approcher d'un chef de guerre avant l'attaque, à moins d'être vraiment sûr de ce qu'elle a à dire...
C'est donc un officier, flanqué d'une autre personne que Yu Yan ne connaissait que trop bien qui fendirent la foule en vitesse.
Ecartant la cape qui lui couvrait les épaules, le Démon des mers du Sud salua Yu Yan, tandis que les tambours de guerre résonnaient et que claquaient les étendards...

- Qing guninang, le seigneur Nuarchi vous manquait à ce point que vous désiriez l'accompagner en bataille ? A moins que vous ne désiriez louer vos deux superbes mercenaires auprès du généralissime...Un Khitan crotteux et un Song que je pensais déjà mort....C'est ce que j'appelle, ma douce ami, un fait de haute trahison...Ne dites pas le contraire, capitaine Qi...

L'officier Song lança à l'androgyne un regard haineux

- Avant la nuit, tu paieras pour tes crimes.... répondit Qi avec un colère froide

Xiao Guang

Alors que le petit camp de fortune se montait, le supérieur des moines soupirait avec un certain regret en regardant le chemin parcouru

- Que deviendront ceux qui ont fait le choix de rester ? Je n'ose le concevoir et pourtant...

L'homme s'assit près d'un feu, perplexe, les yeux plongés dans le vague

- Avec les hommes de Bai Zhu, je pense que nous ne rencontrerons aucun problème. Ces gens font partie du monde des lacs et des rivières (Le Jiang Hu), hormis en cas de force majeur, ces membres ne s'attaquent pas entre eux sans raison...
Mais où les emmenons nous ? Le savons nous vraiment ? Ne suivent-ils pas aveuglement sans idée de ce qui les attend...Où se trouve la lumière dans un monde obscurci par un nuit sans fin ? Sommes nous les tenants d'une torche qui menace de s'éteindre à chaque pas ?
Je vous ai suivi car vous semblez détenir cette lumière, alors de grâce, éclairez moi...

Je regarde l'homme, surprise au fond de ses doutes, mais compatissante surtout. Je pose ma main sur son bras.

- Non, nous ne faiblirons pas. Comme je le disais, certains ont sans doute de la famille, des amis qu'ils pourront rejoindre. Quant aux autres, nous les amèneront jusqu'au Dali s'il le faut. Déjà nous leur avons fait éviter la guerre et la mort, ce qui sera le lot de ceux qui ont choisi de rester. Mais devons-nous avoir des regrets pour eux ? Ils ont fait leur choix en sachant quelle serait leur fin, admirons leur bravoure et prions pour leur âme, mais ne pleurons pas pour un destin qu'ils se sont choisis. Nous ne pouvons pleurer sur toutes les gouttes d'eau qui s'assèchent, n'est-ce pas ?

Je retire ma main et me lève.

- Dès que vous aurez fini de manger, faites le tour des famille pour savoir ce qu'ils ont prévu, et là où ils désireraient aller.

Je sors de ma besace de quoi écrire, me rendant compte que j'ai dedans des herbes et des parchemins qu'il me faudra prendre le temps de lire et de connaître. Mais ce ne sera pas pour cette nuit. Je commence dès maintenant à faire le tour des familles pour voir s'ils ont assez à manger, pour trouver des volontaires pour les tours de garde au cas où, et pour savoir s'ils ont un endroit où trouver refuge, et si oui : où. Je propose des paroles apaisantes à ceux qui doutent, des soins à ceux dont les pieds sont abîmés, montrant à d'autres comment faire afin que chacun puisse aider son prochain, et des sourires aux enfants.

Ce n'est que lorsque j'ai fini tout cela, aidée sans doute bientôt par les autres moines, que je vais manger un peu de riz s'il en reste en faisant le bilan de toutes les réponses obtenues.

Et la dénomination de Khitan crotteux je baisse les yeux vers l'individu et le détaille sans afficher d'expression, comme j'observerai un insecte ( Étude attentive du monsieur, posture, force, aptitude martiale a son maintient ?)

Puis je montre furtivement un sourire moqueur pour reprendre une attitude hiératique, attentif a l'environnement .


je dis a Qi malgré tout sur le ton de la conversation

- Je préfère être un khitan crotteux qu'un ver à soie pompeux.

La danseuse toise avec froideur celui qui l'apostrophe de la sorte. Sa voix est suffisamment forte pour être entendue par les Jin alentours, elle compte sur le fait qu'au moins l'un d'entre eux ira jusqu'à la tente du général le prévenir de sa présence. Sinon, elle est morte...

- Je me passerai de votre avis. Quatre hommes fort mal intentionnés ont voulu m'éliminer avant que je n'accomplisse la mission que m'a confié le seigneur Nuarchi et ces deux "mercenaires" que vous méprisez m'ont sauvé la vie. Je n'ai aucun compte à vous rendre, je ne réponds qu'au général. Quant à m'accuser de haute trahison... C'est vraiment la chose la plus ridicule que j'ai entendue depuis longtemps.

Elle regarde autour d'elle et demande à la cantonade :

- Je suis Qin Yu Yan et je souhaite voir le seigneur Nuarchi ! Des choses graves se passent ! On cherche à contrecarrer ses ordres ! Je suis Qin Yu Yan et je souhaite voir le seigneur Nuarchi !

C'était sa seule chance de voir l'homme. Elle sentait que cette ordure était pour quelque chose dans l'attaque qu'elle avait subie, et qu'il était prêt à n'importe quoi pour qu'elle n'approche pas du général.

L'androgyne éclata d'un rire étrange à la remarque du Khitan....
L'officier qui l'accompagnait fronça les sourcils aux cris de la danseuse...

- Descendrez immédiatement de ce cheval ! Vous pensez être à la foire ? Le général se prépare à lancer l'assaut...

Qi l'interrompit brutalement

- Et vous interférez avec les diplomates du Song !

Le Démon des mers du Sud sourit...

- Général, cet homme a raison...Nous n'avons pas pensé à leur demander le sceau impérial garantissant leur statut. S'ils ne le possède pas, nous serions forcés de les considérer comme des espions pénétrant sur une zone contrôlée par le Jin...

Derrière l'armée avançait en rang serrés et les cris de la danseuse étaient difficilement audibles, même si quelques tête de soldats se tournèrent vers elle. Les armes de siège venaient d'être montées et les étendards claquaient au vent, en ordre de bataille. Une fois l'assaut lancé, il serait difficile à arrêter : il fallait agir dans l'urgence...

XIao Guang

A force de recherche, la petite troupe trouva refuge dans les larges flancs des montagnes : les parties les moins exposées aux vents mordants des hauteurs pouvaient accueillir des tentes montées à la va vite, le reste pouvait trouver refuge dans les cavités qui perçaient le rempart de pierre....
Alors que les gens se rassemblaient autours du conteur, qui rassurait les enfants et amusait les adultes en racontant quelques histoires, un cri de surprise survint de l'une des grottes...
Alors que Xiao Guang reposait le bol de riz vide sur sa tablette, un moine pénétra dans la toile qu'ils avaient tendu pour annoncer la nouvelle avec excitation

- Shifu ! C'est un signe du Ciel ! Un des réfugiés à trouver quelque chose de formidable ! Une statue d'Amitaba !

- Ah oui ? Vous pensez vraiment pouvoir prendre tout le monde pour des imbéciles ?

La danseuse eut un étrange sourire puis talonna avec force les flancs de sa monture et la poussa au milieu des troupes vers la tente de Nuarchi. Tout ça commençait sérieusement à l'agacer et cette petite ordure lui portait sur les nerfs.
Il fallait qu'elle voie le général sinon ce serait un massacre sans nom, à cause de ce démon.