Chronique numéro 1 : Le temps des larmes (Cycle de l'eau)

Citation :

XIao Guang

A force de recherche, la petite troupe trouva refuge dans les larges flancs des montagnes : les parties les moins exposées aux vents mordants des hauteurs pouvaient accueillir des tentes montées à la va vite, le reste pouvait trouver refuge dans les cavités qui perçaient le rempart de pierre....
Alors que les gens se rassemblaient autours du conteur, qui rassurait les enfants et amusait les adultes en racontant quelques histoires, un cri de surprise survint de l'une des grottes...
Alors que Xiao Guang reposait le bol de riz vide sur sa tablette, un moine pénétra dans la toile qu'ils avaient tendu pour annoncer la nouvelle avec excitation

- Shifu ! C'est un signe du Ciel ! Un des réfugiés à trouver quelque chose de formidable ! Une statue d'Amitaba !

Surprise, je me lève pour l'accompagner afin qu'il me montre cela.

[et sinon, je pourrais avoir le bilan de mon "enquête" sur les projets des gens; s'il te plait ?]

Camp de Nuarchi

- Place ! Place !

Le chemin s'ouvrait devant Jaram tandis que la place des officiers se faisait plus proche pour Qing Yu Yan...
Si le chaos avait été semé dans l'escouade qui ne savait à quel saint se vouer, il n'en était pas de même pour la garde d'élite du généralissime et la courtisane remarqua rapidement un autre groupe de cavalier qui se positionnait sur le chemin, armes en mains

- Halte ! Émissaires ou non, nous allons être dans l'obligation de vous stopper immédiatement, de gré ou de force ! L'assaut à été lancé, comment diable espérer vous approcher le quartier du généralissime ?

Yu Yan reconnaissait cette voix. C'était celle d'Amarchi, l'un des homme de confiance du conquérant du Nord. L'allure martiale et la lance en main, il semblait méconnaissable et beaucoup plus féroce que lorsqu'elle l'avait croisé, il y avait quelques semaines déjà, à Jilin.

Derrière le couple, les soldats se reformaient autour du capitaine Qi, qui voyait son espace de retraite se diminuer de plus en plus.

XiaoGuang

La grotte était humide, contrastant nettement avec la fraîcheur sèche de l'extérieur.
L'homme excité, avait saisi un brandon enflammé qu'il tenait fermement dans sa main, sous le regard curieux des hommes qui avaient élus domicile dans la cavité et jouaient tranquillement autour d'un feu.


- Là ! fit-il, triomphant, en pointant sa flamme vers ce qui semblait être un visage de femme souriant, incrusté dans la roche.
La terre semblait friable aux alentours, comme si on avait rajouté une couche de glaise par dessus les parois de la caverne...

- Et là ! continua t-il en tournant sa flamme vers un autre visage tranquille, d'un homme chauve, que le découvreur présentait comme Amitaba.
En regardant de plus loin, on aurait pu croire à un couple, tant leur position était proche et symétrique.

Xiao Guang

Un mauvais pressentiment saisit Xiao Guang à mesure qu'elle grattait l'argile qui se délitait assez facilement sous ses doits.
L'index de la jeune moniale humide de glaise détrempée commençait à peine à s'habituer à la terre qu'il touche quelque chose de doux et d'infiniment lisse.
Ses yeux s posèrent sur quelque chose qui semblait sortir du mur et envelopper complètement la statue : un morceau de soie couleur pétale de rose... Quelqu'un avait....habillé la sculpture ?
Le sourire figé de la statue donna la chair de poule à Xiao Guang, à mesure que ses doigts faisaient tomber de plus en plus de terre, dévoilant un splendide Hanfu de soie, couvert de motifs floraux et de terre séchée.
Un petit cartouche tomba sur le sol, libérant un minuscule papier jauni

Citation :

Demoiselle Lü Xian Di, l'immortelle aux Camélia

indiquait le feuillet

- Jaran, attendez ! Qi, suivez-moi !

La jeune femme arrêta sa jument à hauteur de l'officier et s'adressa à lui, une expression apeurée sur le visage.

- Capitaine Amarchi, je suis Qing Yu Yan, vous me reconnaissez ? Il faut que je voie le général tout de suite, des choses graves se sont passées lors de la mission qu'il m'a confiée. S'il vous plaît, vous avez quelque autorité, protégez les membres de mon escorte, ces hommes m'ont aidée et protégée lorsque l'on a voulu me tuer. Et je crains fort que l'on essaie encore de me faire taire... Vous comprenez ? On m'a empêchée d'accomplir ma mission !

Elle jeta un coup d'oeil en arrière à la recherche de ce chien qu'elle pensait derrière tout cela. Même si elle ne le mettait pas directement en cause, Amarchi saurait parfaitement de qui elle parlait. Les proches de Nuarchi n'aimaient pas cette créature.

Qing Yu Yan

Amarchi fronça les sourcils d'un air interrogateur.
Trois secondes qui parurent aux messagers une éternité passèrent avant que l'officier ne hoche la tête.

- Suivez moi !

Retournant son cheval vers le positionnement de l'officier, il fit claquer ses talons sur les hanches de sa monture pour partir au galop de l'autre coté

- Ouvrez la route ! Ouvrez la route ! cria t-il d'une voix de stentor, tandis qu'il faisait un chemin avec le manche de sa lance pour écarter les soldats, bientôt accompagnée par les autres cavaliers de la garde d'élite...

Quelques minutes plus tard, le groupe arriva devant le général Nuarchi, chevauchant fièrement son destrier, armuré de pied en cap, l'arc de guerre dans une main, la lance de commandement dans l'autre...

- Général ! Général !

Nuarchi tourna la tête vers Amarchi avec un air mécontent

- La peste t'emporte Amarchi ! C'est un assaut ! Pas un vulgaire pillage ! Tiens ton rang !

Le cavalier tomba de cheval plus qu'il n'en descendit et posa un genoux au sol, le visage fixant la terre, les mains jointes au dessus de son crâne...

- Général...Votre messager est revenu...Il semble qu'elle fût victime d'une tentative d'assassinat...

Nuarchi leva la tête vers le couple, un air étonné et colérique sur le visage

- Qu'est ce que c'est que cette histoire ? Justifiez vous rapidement...L'assaut est imminent !

La danseuse descend à son tour de cheval et salue respectueusement l'officier, puis lui fait un récit concis et précis des événements des deux jours qui se sont écoulés : les cavaliers en noir, la poursuite, le refuge dans la forteresse désertée, l'aide apportée par les gens qui l'accompagnent et le combat qui l'a opposée au scélérat armé de griffes qu'elle a finalement réussi à tuer.
Elle décrit avec force détail les hommes qui ont voulu la tuer, leur accoutrement, leurs chevaux, leur façon de se battre.

- Je n'ai pas pu rejoindre à la forteresse, ils ont fait en sorte de m'en éloigner pour que je ne délivre pas votre message et que l'assaut soit donné. Mais fort heureusement, nous avons pu revenir à temps vous prévenir.

Yu Yan sous-entendait par là que quelqu'un avait eu vent de sa mission et qu'il ou elle avait fait en sorte que les ordres de Nuarchi ne soient pas exécutés.

Yu Yan

Nuarchi ne laissa rien paraître de sa colère, même si ses mains gantées de fer se crispèrent légèrement sur les rênes de son cheval...

- Amarchi ! cria t-il d'une voix tonitruante au guerrier qui se rapprocha de lui, en selle...
- Général ? répondit-il.

Nuarchi jeta la lance qu'il portait en direction d'Amarchi, qui la rattrapa au vol, étonné...

- Demande l'arrêt de l'assaut et envoie un émissaire pour ordonner la reddition des militaires présents à Tian Chi...Un émissaire fiable...

Décontenancé par les propos de son supérieur, Amarchi se ressaisit et lança son cheval pour rejoindre les porte-drapeau pour annuler l'assaut...

- Quand à vous trois...Suivez moi.. fit-il sombrement en direction de Jaran, Yu Yan et Qi, qui venait de se dégager avec difficulté de l'emprise des soldats qui l'encerclaient...

Xiao Guang

Le moine arriva quelques instants plus tard et examina avec attention les deux visages....

- Il ne s'agit pas de masque, Xiao Guang...Leur visage est enduit de glaise, pour le préserver du vieillissement, comme le font parfois certains taoïstes...Mais les habits de la femme ne sont pas des vêtements de deuil et ils sont datés. Je crains...Je crains que ces personnes ont été amenés ici pour subir un châtiment...il y a plusieurs dizaines d'années.

- Alors nous ne pouvons rien faire pour eux, à part leur donner les funérailles qu'ils méritent.

Je me tourne vers le moine, espérant qu'il sera prêt à les incinérer/ensevelir selon la tradition.

Je suis cependant perplexe quant à tout cela. Mais il est des réponses auxquelles nous n'aurons jamais de réponses...

A l'entrée de la tente militaire, les soldats de faction saluèrent Nuarchi, qui mécontent souleva le pan de toile d'un geste rageur...
Prenant place à la table rectangulaire, il invita ses hôtes à prendre un siège à leur tour donna un ordre à un soldat qui, étonné, quitta la pièce...

- J'aimerais maintenant savoir une chose : si ces tueurs vous ont suivi au delà des frontières de la muraille, quel bénéfice aurait-il eut à ce que le siège ait-lieu ? Ma réputation dans le Song est celle d'un tueur sanguinaire, de toute les manières et l'exemple de Tian Chi n'aurait été qu'une trait supplémentaire à un tableau déjà hideux...N'est ce pas, capitaine ?

Qi se rembrunit, ne répondant pas à la question.

- Quoi qu'il en soit, quel en serait l'intérêt ? La plupart de ces soldats sont sous nourris, trop jeunes et mal entraînés. C'est au moral et au charisme de leur chef qu'ils tiennent. Il en faut plus que cela pour arrêter l'armée de Nuarchi. Une nuit m'aurait été suffisante, d'autant plus que je possède désormais les plans de la forteresse...C'est absurde !

Son incompréhension fit naître sur son visage une colère sourde et il frappa du plat de la main sur la table

- Et toi, Khitan ? Qu'as tu à gagner dans cette histoire ? Traverser la moitié de ta steppe dans une zone de guerre pour les simples dire d'un déserteur et d'une femme ? En temps ordinaire, tu aurais sans doute déjà été pendu pour espionnage, mais aujourd'hui, je ne sais plus à qui me fier....

Xiao Guang a écrit:

- Alors nous ne pouvons rien faire pour eux, à part leur donner les funérailles qu'ils méritent.

Je me tourne vers le moine, espérant qu'il sera prêt à les incinérer/ensevelir selon la tradition.

Je suis cependant perplexe quant à tout cela. Mais il est des réponses auxquelles nous n'aurons jamais de réponses...

- Il faudrait pour cela retirer la glaise....Est ce une bonne chose à faire ?

Le bonze soupira et creusa légèrement du coté de l'homme, pour en retirer une note identique à celle de la morte

- Pei Luo, La main qui ébranle les montagnes....A leur nom, ils ont du tous être versés dans les arts martiaux...Décidement, la maîtrise de la violence n'apporte que de mauvais augures...

Le bonze ordonna à quelques personnes de dégager les "emmurés" et de les allonger au sol.
Deux hommes s'attelèrent au transport de Pei Luo mais l'un d'eux laissa échapper un juron et le corps statufié tomba au sol.
Un éclat de terre se brisa au niveau du bras du cadavre et Xiao Guang put apercevoir un morceau de chair sous la couche d'argile. A l'air libre, il se dessécha immédiatement et tomba en poussière...

- Idiots ! jura le moine... Je vais m'en occuper...

* Voilà quand même une bien étrange manière de vaincre ces ennemis ? Et pourquoi ces gens se sont-ils laissés englués de la sorte ?*

Curieuse tout de même, je commence à fureter dans la grotte pour voir si je ne peux trouver quelques indices permettant de trouver la solution à cette énigme.

- Et toi, Khitan ? Qu'as tu à gagner dans cette histoire ? Traverser la moitié de ta steppe dans une zone de guerre pour les simples dire d'un déserteur et d'une femme ? En temps ordinaire, tu aurais sans doute déjà été pendu pour espionnage, mais aujourd'hui, je ne sais plus à qui me fier....

Les paroles du général résonnent dans ma tête et viennent faire écho a mes propres doutes, effectivement pour le moment qu'ai je gagné a part me retrouver a deux doigt de la morts, chassé et conspué par mon propre frère et doté d'un ennemi que je ne connais pas encore . Pourtant plus je réfléchis aux évènements plus je suis convaincu que cela n'aurait pas pu se passer autrement .
Et tous mes doutes m'abandonne je me détend et je regarde droit dans les yeux le puissant chef de guerre qui m'apostrophe et sans crainte je répond

- je ne fais qu'accomplir la volonté de Temgri puissant Seigneur.

- Je ne sais pas, seigneur Nuarchi. Je ne vois pas pourquoi on a voulu m'empêcher de remplir la mission que vous m'avez confiée mais ce que je sais, c'est qu'à peine avais-je quitté le camp que ces quatre hommes se sont lancés à ma poursuite. Et leurs intentions n'étaient pas les plus pacifiques qui soient.

La danseuse remit de l'ordre dans sa tenue malmenée par leur passage en force.

- Oui, il n'y a pas de raison évidente à tout ceci mais il y a forcément une raison. La seule qui m'apparait pour le moment, c'est qu'il y a quelque chose à Tian Chi qui était accessible quand vous aviez l'intention d'attaquer la forteresse, et qui ne l'était plus quand vous avez décidé de négocier. M'empêcher de retourner là-bas résolvait le problème. D'autre part, je ne comprends pas pourquoi ce... Démon des Mers du Sud m'a accusée de haute trahison et a cherché à me faire arrêter.

Nuarchi fronça les sourcils et soupira

- J'ai pieds et poings liés sur certaines décisions. Car si je suis le chef d'une armée, je n'en suis pas moins inféodé au roi du Jin...ou devrais je dire "aux" rois du Jin, car entre chefs de clan, c'est plutôt d'un nid de cobra qu'il faudrait parler... J'ai toujours soupçonné ce Song d'être un traître car il agit en son nom et sans en informer personne. Je l'ai fait suivre, mais il a réussi à se débarrasser de presque tout mes hommes. D'après le peu de renseignements que j'ai sur lui, il recherche quelque chose...La dernière fois, il s'est débarrassé d'un mercenaire à Jilin...Celui qui avait fait une esclandre au sein même de mon palais. Il avait fait fouillé son cadavre sans que je sache pourquoi..Mais ses longs voyages et les errances de ses hommes me font dire qu'il s'agit de quelque chose de fragmenté...

Nuarchi vida d'un trait une coupe de vin alors que des jarres d'alcool furent posées sur la table

- Si je pouvais savoir quelle influence il a sur notre roi...du moins, le moyen de pression qu'il utilise pour obtenir autant de liberté d'action...

[et moi ? ]

[Youps ! Sorry]

A la volonté du bonze, un feu plus important fût allumé dans la grotte, qui se révéla bientôt avoir été partiellement creusée par une main humaine, selon une architecture étrange, comme si elle consistait à garder artificiellement une forme naturelle.
L'humidité des lieux avait érodé certains caractères, taillés directement dans la roche. La grotte avait du servir de repaire ou de lieu de culte pour un groupe particulier : des représentations d'un tripode à la forme étrange revenaient régulièrement.
Xiao Guang s'aperçut bientôt que l'alcôve dans laquelle se situait les cadavres portaient une étrange mention

Citation :

PAVILLON DES SOURCES JAUNES

Selon les anciennes croyances populaires taoïstes, les sources jaunes représentaient l'enfer, du moins le chaudron bouillonnant où se retrouvaient les âmes des défunts.
En d'autres termes, il est fort probable qu'il s'agisse d'une forme de punition réservée à deux parias.

En empruntant une galerie plus large, qui s'enfonçait profondément dans les entrailles de la terre, les hommes les plus curieux rapportèrent à Xiao Guang que la route était barré par une large porte de pierre qu'il n'avait osé pousser...
Des histoires circulaient déjà dans le campement, sur la possibilité d'avoir réveillé des esprits malveillant ou de se retrouver nez à nez avec un trésor caché...L'épuisement général avait fait place à une émulation difficilement canalisable...

Yu Yan haussa les épaules en signe d'impuissance devant le discours du général. Si lui ne savait pas quoi faire, elle non plus ! Comment voulait-il que trois péquins crottés et blessés comme eux puissent savoir ce que ce type cachait ou cherchait dans tout le pays, en trucidant joyeusement les espions qui le suivaient ?

- Je ne vois pas comment je puis vous aider à ce sujet. Nos moyens sont très... limités.