Chronique numéro 1 : Avant la tempête (Cycle de l'Eau)

C'est un Yin Qiu inhabituellement renfrogné qui regagna tardivement ses quartiers.
L'eunuque avait été informé du plan de la sculpturale danseuse et il ne l'approuvait guère... Il était convaincu que négocier avec Nuarchi était une perte de temps et qu'une honteuse rédition n'engendrerait que des problèmes.
Certes, comme les autres il avait cédé face aux arguments "protégeons le peuple d'abord" de la Xia. Mais il avait peut être cédé trop vite.
La Forteresse était plus qu'un simple refuge contre l'envahisseur. C'était un symbole de la résistance du Song. Si celle-ci tombait, que penserait le peuple déjà captif des barbares ? Qu'il était abandonné, ce qui n'était pas loin d'être vrai, hélas... Et que penserait les militaires et le peuple de l'Empire ? Que la situation était perdue et désespérée et ils seraient forcée de laisser ces terres aux Jin.
De plus, la Forteresse et Wang retenait Nuarchi et ses troupes ici : que se passerait-il quand cet obstacle aurait disparut.

"Suis-je en train d'assister à la fin de l'Empire que j'aime tant ?" murmura à regret l'eunuque en entrant dans ces quartiers.
Intérieurement, et il en eut fort honte, il souhaita l'échec de la mission de la danseuse. Un sourire amer barra son doux visage : Qing Yu Yan avait-elle raison ? N'était-il qu'un assoiffé de sang et de gloire, se drapant dans le "bon droit" et l'héroïsme pour satisfaire ses envies ?
Oui, il avait envie de se battre. De résister aux Jin et à ce qui semblait être un destin inéluctable. Mais était-ce raisonnable.

En tout cas, il fallait être prêt à tout et il avait brièvement discuté fortifications et plan avec les militaires et Dame Lin Xiao Yu. N'étant pas stratège ni soldat, il s'était pour l'instant contentait d'écouter. Une réunion ultérieure permettrait d'affiner ces plans : pour l'instant, après cette journée chargée, il n'aspirait tous qu'au repos.
Il jeta quand même vivement sur le papier quelques idées...particulières qui lui étaient venus. Utiliser les même méthodes iniques que les assassins de la forêt : poison (répugnant), pièges et peur. Les Jin étaient des hommes après tout, il devait y avoir des superstitieux dans leur rang.
Il faudrait aussi voir avec l'émissaire du Dali s'il n'y avait pas moyen de piéger les passages dérobés dont les traitres avait dérobés les plan. Avec de la poudre, peut être : il faudrait voir à consulter l'artificier qu'elle avait amené dans ces bagages...

Ses idées mis au clair, l'eunuque se prépara à se coucher, quant un détail lui revint à l'esprit. Avec tout ça, il avait oublié un élément qui leur apprendrait peut être d'avantage sur leurs ennemis.
Grognant, il se releva et se prépara un peu de thé.
Puis il s'attaqua à examiner ce qu'il avait faillit oublier : l'étui en ivoire de tortue qu'il avait dérobé dans le temple maudit de la forêt.
Méfiant et connaissant le goût pour les secrets, les pièges et le poison de ses anciens propriétaires, il entreprit de l'ouvrir précautionneusement, sans le toucher directement avec sa peau nue et en retenant sa respiration...


[HRP]J'expédie un peu le truc, notamment la partie "discutons avec Lin Xiao Yu des défenses" pour repousser ça au lendemain et essayer de "cadrer" à peut être tout le monde sur la même timeline... Bon, je me permets aussi une petit action pour satisfaire ma curiosité personnelle. En espérant ne gêner personne.
[/HRP]

Yu Yan accueille avec un sourire chaleureux la guérisseuse et s'approche d'elle, intriguée par sa mine défaite.

- Xiao Guang, je suis ravie de vous revoir ! Avez-vous besoin de mes maigres compétences dans votre tâche ?

Alors que je m'approche de la bâtisse, je m'aperçois de la présence des deux jeunes femmes, dont une parvient à me faire sourire - un sourire qui se veut chaleureux mais ne parvient qu'à être crispé. Avant que je ne puisse poser des questions sur l'objet de sa présence, déjà elle me propose son aide, ce qui parvient à me faire penser que tout ne mérite pas d'être brûlé...

- Je suis ravie aussi, et je vous remercie, Gu Niang, mais vos belles mains ne méritent pas d'être utilisées pour une action si basse.

Je me tourne ensuite vers ma compatriote :

- Ni les vôtres. Et si j'en crois vos visages à toutes deux, vous avez surtout besoin de dormir et de vous reposer. La seule aide que je puis accepter de votre part, sont quelques informations : pourquoi suis-je ici exactement ? En règle générale, les morts n'ont pas besoin de soin...

Malgré mes paroles policées, sans doute dictées par un reste de compassion, mon ton est comme mécanique, révélant des préoccupations autres. Cependant, je fronce soudain des sourcils et me tourne de nouveau vers la danseuse:

- Cela me fait penser... Si vous êtes ici avec dame Lin c'est que vous deviez être à la salle des "fêtes"... Mais je ne vous ai pas vu parmi les blessés. Vous avez pu vous échapper avant que le poison n'ait été lancé ? Ou sont-ce ces abrutis de soldats qui vous ont mis à l'écart au profit du général ?

"abrutis" est prononcé distinctement, et je m'arrête un léger temps, comme surprise de ma propre parole qui déroge au noble sentier octuble. Et pourtant, je me sens comme soulagée de pouvoir évacuer un peu ma colère. Déjà, mon regard se fait un peu moins lointain.

En réponse à la question de la guérisseuse, Lin répondit d'un air perplexe :

"– Si j'ai bien compris, ils voulaient être sûrs que l'homme était bien mort, et non sous l'emprise d'une de ces drogues qui vous donnent, dit-on, l'apparence de la mort. Mais je suppose que savoir avec quoi il s'est empoisonné peut peut-être nous donner des indices, sait-on jamais ?"

Elle bâilla.

"– Je suis bien fatiguée par tous ces événements. Avez vous un endroit convenable où dormir, toutes les deux ? Si vous le souhaitez, je peux vous offrir l'hospitalité dans mes quartiers. Mais je suppose que vous n'êtes pas à la rue. Du moins je l'espère, sans quoi les gestionnaires de cette cité baissent drastiquement dans mon estime. Enfin, toujours est-il que si l'une de vous veut dormir ailleurs que d'habitude... mon offre est sincère. "

Elle fit un pauvre sourire, malgré la situation qui ne prêtait pas vraiment à sourire.

Toutefois avant d'aller se coucher, le singe blanc fit un léger détours vers les cuisines du palais pour y subtiliser quelques vivres et bien évidement une outre d'alcool. Il prépara ses affaires, notament son baton qu'il avait laisser dans la cours. Il en profita aussi pour laisser une note rapide dans les appartements de Xiao Yu : Je repars sur les routes, le coeur lourd de quitter la forteresse. L'ombre de la méfiance guide ma décision. Je serai bientôt de retour. Bai Hou.


[HRP]Je précise un peu les préparatifs... D'ailleurs je compte mettre Bai Hou prés de la porte principale aux aurores, épiant le moment propice de mettre à exécution son plan.[/HRP]

- Je vous remercie mais j'ai déjà un endroit où dormir, qui me convient parfaitement.

Sans donner plus d'explication, je me retourne vers Yu Yan pour attendre ses réponses.

- Je vous remercie également pour votre généreuse proposition, dame Lin, j'ai un endroit où loger tout à fait convenable et je ne voudrais pas vous déranger. C'est très aimable d'avoir pensé à nous.

La danseuse sourit à nouveau à son amie guérisseuse et secoua la tête.

- J'étais effectivement parmi les gens pris dans la tourmente mais je n'ai pas été blessée, ni atteinte par le poison qui a été utilisé par les responsables de cette attaque. N'ayez crainte, je vais bien.

L'attitude de Xiao Guang surprenait beaucoup Yu Yan. D'habitude, la jeune femme était beaucoup plus calme et posée que cela. Que s'était-il passé qui la troublait à ce point ? Elle avait envie de lui parler mais ce n'était ni le lieu ni le moment.

Je hoche la tête, rassurée par ces dernières paroles - même si mes mâchoires toujours crispées et mon regard de feu ne le laisse deviner que peu.

Alors que mon guide ouvre la porte où est entreposé le corps, je m'incline en direction des deux femmes.

- Je vous souhaite une bonne nuit, je viendrai vous faire le compte rendu demain matin.

"– Reposez-vous. Nous en avons tous besoin ces derniers temps. "

Lin salua les deux femmes et reprit le chemin de ses appartements. Décidément, cet endroit était particulièrement surprenant. Il y avait tant à faire ! Elle espérait que son aide serait utile à tous ces gens dans le besoin. On ne pouvait pas les laisser périr ou finir en esclavage.

Une fois seule, je m'approche du corps et, sans le toucher, juste en ressentant ses énergies, vérifie qu'il soit mort.


[Voilà, j'enchaine ]

[Yu Yan et Xiao Guang, en section privée hop là...]

Yin Qiu soupira en découvrant l'étrange contenu du coffret qu'il avait dérobé aux moines fous.
Soit c'était une vaste blague mystico-philosophie, du genre "nous ne vénérons pas les écris, mais le Bouddha lui-même", soit il y avait quelque-chose de cacher là-dessous.
Prudemment l'eunuque renifla le papier de soie, à la recherche d'effluves indiquant quelque encre mystérieuse visible seulement par l'initié. Il tâta également la feuille, à la recherche d'un éventuel relief, d'une broderie dissimulées...
Il passa également une feuilles devant la flamme d'une bougie, cherchant à voir si elle réagissait à la chaleur ou si quelque-chose apparaissait en transparence dans le filigrane.

Ces recherches furent toutefois sommaire : l'eunuque était épuisé et il se doutait que la journée de demain ne serait pas de tout repos.
Il fini donc par arrêter de s'user les yeux sur le parchemin.
Il dissimula sa trouvaille et se mit au lit pour un repos bien mérité. Demain, il devrait trouver un moyen de sauver la forteresse, peut être malgré elle...

[HRP]Si Yin Qiu trouve quelque-chose, il est possible qu'il n'aille pas se coucher, si c'est vraiment vital. Sinon, même si son examen sommaire donne quelque-chose, il range tout ça pour pouvoir l'analyser la tête reposée...[/HRP]

[Yin et Bai n'attendez pas les autres, ils sont sur des fils différents: la journée de demain arrive bientôt ne perdez pas le cours ]

[HRP]J'attends le lendemain matin, comme déjà dit ici[/HRP]

[HRP]
Bon, alors si on attends pas, dormons et levons.
Vu que la stratège est en vacances, on va éviter de remodeler la forteresse sans elle...
[/HRP]

Yin Qiu poussa un petit ricanement satisfait en voyant une de ses idées fonctionner.
Toutefois, il ne poussa pas plus loin l'analyse des mystérieux parchemins : l'eunuque était conscient d'être au bord de l'inconscience. mémoriser tout cela d'une traite serait beaucoup trop difficile pour lui après cette longue journée.
Il rangea donc tout cela dans l'étui, puis camoufla celui-ci : sait-on jamais qu'il reste des espions dans la forteresse.
Ensuite, il se mit au lit après avoir ordonnée à un serviteur de le réveiller en début de matinée ou avant si on le mandait : la journée du lendemain serait sans doute aussi longue et difficile que celle-ci...

[HRP]
Là, je présuppose qu'il ne se passe rien de vital pendant la nuit. J'éditerais au besoin.
[/HRP]

Le jour suivant, dès qu'il fut réveillé et après quelques rapides ablutions à l'eau glacé des montagnes, l'eunuque demanda à ce qu'on lui apporte une collation et surtout du thé bien fort.
Son programme pour la journée allait être charger : tout d'abord, il allait s'enquérir de la santé de Wang.
Malgré sa perte de crédit dû à son sexe, Yin Qiu espérait toujours que la générale est la poigne pour reprendre en mains son armée et sa forteresse avant qu'une danseuse exotique ne la vende à Nuarchi...

[HRP : MJ tu me diras quand je devrai faire quelque chose. Vu que tu n'es pas là ce WE et que je ne suis pas sûre d'avoir une connexion en début de semaine prochaine, je ne commence pas un truc que je risquerais de laisser en plan. ]