Chrnonique numero 1 : Les mains des héros ne sont pas toujours tâchés de sang

La nuit a porté conseil, et n'a pas apaisé la colère. Qui donc le pourrait désormais ? Mais cela me rend indigne de la tenue que je porte. La voie que je suivais m'est fermée par mon coeur lui-même, continuer à porter l'ocre serait un mensonge.

La tête baissée, le coeur rongé par la colère et le remord, je me dirige vers une friperie [ou n'importe quel endroit où je sais pouvoir trouver des vêtements "civils"]

Xiao Guang

La vieille femme qui tenait l'étal où se trouvait quelque vieux chiffons s'inclina profondément lorsqu'elle vit Xiao Guang... Elle osa à peine lever les yeux sur celle-ci et articula quelques mots de bienvenus...

- Que désirez vous Shifu ?

Bai Hou

Bai Hou se lança sur les chemins de montagne, à la recherche de la jeune femme qui avait propablement quitté le camps dans la nuit...Aucun homme de faction ne l'avait vu partir et les pistes qui menaient vers le camps de Nuarchi était nombreuses...
Certaines passaient par les montagnes, d'autres par la forêt : vu la constitution de la jeune femme, il était peu probable qu'elle ait choisi la route de montagne et la route principale était sans doute trop dangereuse pour être emprunté de la sorte...Pourtant, le vagabond ne pouvait négliger aucune piste...

Rassuré par les moines veillant à la santé de la Générale et amusé par les étranges présent attentionnées, Yin Qiu badina un moment avec les soignants et les gardes, afin de jauger un peu de l'humeur de la forteresse tout en attendant que Wang accepte de le recevoir.
L'eunuque avait soigneusement conservé sur lui, caché dans la plis de son Han Fu, l'étui hautement suspect qu'il souhaitait faire examiner.
Pour patienter, il s'amusa à taquiner un peu les soigneurs et essaye d'obtenir négligemment le nom d'un moine Chan capable de l'aider.

"Ah, comme j'admire la dévotion dont vous faite preuve !" s'enthousiasmait plus que de raison Yin Qiu face au malheureux moine qui lui avait donné des nouvelles de Wang. "J'ai grand respect pour la religion, mais mon âme n'a jamais était de la pureté du diamant qui semble être l'apanage des religieux. Ma frivolité et mon exubérance me privent de l'abnégation nécessaire pour servir au mieux les dieux et les ancêtres. Je fais de mon mieux, évidemment, parcourant ma voie en essayant d'être juste et bon, mais je ne serais sans doute jamais aussi vertueux et sagace que vous autres... J'en entendus moult prodige sur certain sages, comme par exemple qu'il pouvait d'un seul coup d'œil mémoriser des rouleaux entier de saint Sutra et les réciter à leurs disciples. J'aimerais bien voir un jour pareil prodige de connaissance..."

Il aurait été plus simple d'agir comme hier, en chef impérieux, mais craignant d'autres espions et ne voulant pas priver Wang (ou même ce muffle militaire qui avait soit disant repris la forteresse en main) d'influence, il préféra jouer à l'artiste, au fantasque bouffon héroïque.
Yin Qiu continua donc à noyer sous un flot de parole les malheureux moines, tout en se débrouillant pour ne pas les gêner s'ils avaient des soins à donner.
Au mieux, il obtiendrait le nom d'un Shi Fu adepte des techniques mémorielles, au pire, ils supplieraient Wang de le recevoir prestement pour se débarrasser de lui.

Surprise d'autant de marques de respect, je demande d'une voix douce :

- Bonjour... Je suis venue vous acheter des habits. Je n'ai que quelques pièces - je lui montre le contenu de ma bourse - que pouvez-vous me donner pour cet argent ?

Xiao Guang

La vieille femme sourit placidement, en refermant les mains de Xiao Guang sur sa bourse et en les repoussant doucement

- Shifu, vous m'avez rendu le bien le plus précieux que j'ai sur Terre. Vous avez sauvé mon fils. Comment aurais je la face de vous demandé plus que cela ? Prenez tout ce que vous voulez ici....et louée soyez vous, shifu...Louée soyez vous... fit-elle en touchant les mains de Xiao Guang du front, qu'elle mouilla de quelques larmes...

Yin Qiu

Les moines furent rapidement dépassés par la volubilité du bretteur. L'un d'entre eux, qui semblait être le responsable du groupe de soigneurs fendit alors le groupe pour saluer Yin Qiu. C'était un petit homme rondouillard d'une quarantaine d'années au sourire placide, un filet de barbe noire lui descendant du menton

- Chacun choisit sa voie pour atteindre l'éveil, aucune n'est plus juste que l'autre : la fleur a mille pétales et aucune de leur couleur n'est identique, ne sont-ils pas pourtant aussi merveilleux ? Ne finiront-ils pas eux aussi en cendre, à la fin de leur temps ?
Le brigand qui pose le sabre est plus proche des paroles du maître que le disciple s'abîmant en vaine contemplation...

Je suis dans le regret de vous apprendre que notre maître s'est éteint la nuit dernière. Lui seul avait pratiqué la philosophie chan et aurait pu vous aiguiller. Peut-être la jeune disciple de Dali pourrait vous éclairer, elle était de la même région que le maître et s'entretenait souvent avec lui.

Bai Hou

[quelle piste tu privilégies ?]

Surprise, je marque un temps d'arrêt avant de sourire et de caresser le visage de la vieille femme.

- Oui, c'est que ce n'était pas son heure. Je n'ai été que la main de la miséricorde, je n'ai aucun mérite.

Je regarde les habits et demande :

- En vérité, je n'ai jamais porté que l'habit que je porte. Je souhaite porter les mêmes habits que les civils, mais je ne sais pas trop comment on fait... Pourriez-vous m'aider, je vous prie ?

Le vagabond se gratta la tête, les possibilités trop nombreuse et il n'aimait pas ces choix.

Il s'accroupit et prit une pierre sur le chemin. Il la regarda, songeur et perdu. Puissent les immortels guider mes pas... Bai Hou marqua d'un point l'un des coins de la pierre, puis la posa. Il la fit tourner sur elle même, à la manière d'une toupie. Lorsque enfin elle s'immobilisat, il suivit la direction qu'elle indiqua.


[HRP]En gros, je ne sais pas où aller, donc je laisse le hasard ou le MJ décider... Et si la pierre indique la forteresse, je relance ![/HRP]

Yin Qiu s'inclina respectueusement devant le moine rondouillard.
"Milles merci, Shi Fu. Je m'en vais papillonner vers d'autres fleurs sans plus attendre : qui sait quel délice y trouverais-je avant de finir, comme toute chose, en cendre... Je préfère encore que ça soit en cherchant la lumière, quitte à me brûler. Prenez-soin de Wang et faîtes-moi mander si le général désire me recevoir."

L'eunuque se retira, partant à la recherche de l'émissaire du Dali, surement en train de fourbir les dieux seuls savaient quels traquenards pour les Jin.
Il espérait que la jeune noble saurait se faire respecter des militaires défaitistes et un rien obtus sur les qualités combatives des dames du beau sexe...
"Allons de ce pas lui porter le concours d'un châtré !" ricana-t-il, amusé malgré lui, malgré la situation dans laquelle était la forteresse. Ce devait être ce que ressentent les fanatiques barbares qui chargent en riant une force supérieures en nombres et courent vers un décès douloureux mais peut être glorieux.

Pendant ce temps, Lin Xiao Yu avait poursuivi l'élaboration des plans de défense de la forteresse. Sur de grands rouleaux, elle avait dessiné d'immenses plans de fortifications, et des instructions pour construire pièges, armes de siège défensives, et autres défenses contre la future invasion.

Dans le même temps, elle avait étudié les plans des souterrains qu'on lui avait confiés, et repéré les voies d'évacuation possibles pour les civils. Elle avait également repéré tous ceux qui étaient un danger pour la forteresse, et par où les Jin pourraient rentrer, et avait commencé à réfléchir à des pièges ou à des moyens de les condamner. Rochers, trappes, cordes tendues déclenchant l'effondrement du plafond, il y avait de nombreuses possibilités. Elle se demandait si Lu Wu pourrait lui aussi préparer des pièges ingénieux. Elle ne l'avait pas vu depuis un moment et espérait qu'il allait bien.

Elle était toute à ces occupations quand elle se rendit compte qu'elle n'avait même pas pris de nouvelles de Wang ni des autres. Absorbée dans son travail, elle en avait oublié l'heure qu'il était. Elle décida donc de remettre les plans des souterrains dans leur cachette, de rouler tout ce qu'elle avait dessiné, et de l'emporter avec elle alors qu'elle sortait pour voir comment se portait la forteresse.

[HRP : je suppose que c'est à peu près à ce moment, en sortant de chez elle, qu'elle rencontre Yin Qiu ?]

XIao guang

La vieille eût l'air étonné, puis re sessaisit vite

- Vous n'êtes pas disciple du Bouddha ? Pourtant vous en portez les valeurs...C'est ce qu'il y a à l'intérieur de son âme qui compte le plus...L'habit n'est qu'un reflet souvent trompeur...

Délaissant les chiffons présents dans l'étal, elle souleva une malle d'osier dont elle se servait comme d'un siège pour en extraire une robe de tissu brodée à la main, d'assez bonne qualité.
Le style et le point étaient typique de la couture avait du prendre au moins plusieurs mois pour atteindre ce résultat.

- J'avais cousu ce hanfu pour ma fille...Pour qu'elle trouve un gentil mari...Mais nous n'avions pas grand chose hormis les chasses de mon fils...Elle n'a pas survécu à l'attaque qui a mis fin à notre village...J'ai toujours eu du mal à la vendre, car elle représentait une partie de sa dot...Je ne l'ai jamais finie à temps...Je pense qu'elle ne m'en voudra pas si je vous la donne.

Bai Hou

La pierre indiqua la route principale : si les immortels avaient parlé, la jeune femme avait l'esprit direct. Elle ne s'était pas encombrée de doute et avait foncé directement dans les lignes ennemies, sans doute grâce à son influence réelle.
Les tracs à suivre étaient nombreuses, mais de toutes les manières, le vagabond savait où se rendre. Le gros problème, c'était de retraverser le barrage Jin sans se faire repérer. Si le commandant de l'armée était sur place, il était fort à parier que les troupes seraient nombreuses...

Cheminant sur la grand route, Bai Hou eût rapidement l'impression que les traces étaient encore fraîches : peut-être n'étaient t-elle partie que peu de temps avant lui finalement ?
Elles quittait la piste principale pour repiquer vers de petit sentier qui longeait une falaise de terre jaune, au bord, tout au bord d'un précipice qui donnait sur la rivière en contrebas.
Pas de doute, elle avait été rejointe par d'autres personnes, trois sans doute à cet endroit.

Yin Qiu et Lin Xiao Yu

[Rencontre]

Sortant de ses appartements, Lin venait de découvrir le mot de Bai Hou annonçant son départ. Elle était contrarié. A son avis, il n'était pas en état de faire un pareil voyage après toutes ses blessures. Mais de quoi se méfiait-il ? C'était curieux. Occupée à ces pensées, elle sortit comme une tornade du bâtiment, et entra presque en collision avec Yin Qiu.

"– Oh, pardon ! Je ne vous avais pas vu."

Elle s'inclina brièvement, et sourit.

"– Que venez-vous faire par ici ? Y a-t-il du nouveau ?"

Je pose les mains sur le tissu, caressant sans le vouloir la texture nouvelle qui s'offre à mon toucher. Puis, tout en m'inclinant, je rends l'habit à la vieille femme.

- Je ne peux accepter, Tai Tai. Ce présent est trop beau pour moi. Et puisque votre fils est en vie, peut-être que ce vêtement pourra aller à sa fille, quand elle sera en âge de se marier.

Je souris, mais la rougeur de mes joues révélent clairement que le cadeau me semble trop beau pour moi.

Bai Hou suit alors les traces et quitte la route principale. Il ne put s'empécher la réflexion suivante : une danceuse, trois complices... quatre... Le vagabond ne put s'empécher une moue de malaise, quatre était signe de mauvais présage. Si les anciens l'avaient guidé, lui présentaient ils maintenant un avertissement ?!?
Bai Hou avançat en redoublant de prudence: les sens aux aguets, ses pas se faisaient légers.

Yin Qiu sourit en voyant la noble stratège si affairée qu'elle en manquait de le renverser.
"Bonjour, Lin Xiao Yu." salua-t-il d'un ton amusé. "Je vois que vous ne chômez pas ! Je n'ai hélas que peu de nouvelles : j'ai aussi la coupable habitude de dormir de temps en temps... Je reviens de voir les moines s'occupant de la santé de Wang. La générale se remet, apparemment, mais j'ignore quand et comment elle pourra reprendre le commandement."

L'eunuque soupira.
"De mon coté, n'étant ni un soldat, ni un stratège mais plutôt un artiste jouant des mots et des lames, je cherche à me rendre utile de mon mieux. Et à satisfaire mon insatiable curiosité. Si vous avez besoin d'aide pour quoi que ce soit, y compris ramper dans un souterrain boueux pour préparer quelque traquenard pour les Jin, je suis votre homme."

Yin Qiu hésita : en ces temps d'espionnages et de complot, dans cette forteresse menacée, jusqu'où pouvait-il faire confiance à l'émissaire du Dali ?
Il haussa les épaules : après tout le destin de la forteresse était présentement entre les mains d'un danseuse Xia et les espions s'étaient déjà bien manifesté... Et il ne sentait que franchise chez Lin Xiao Yu.

"Je poursuis également une petite enquête. Comme vous le savez peut-être, nous avons exterminés il y a peu une étrange secte maléfique qui rodait dans les forêts alentours, se faisant passer pour des esprits et des démons, enlevant et sacrifiant des innocents dans une vaine recherche de la vie éternelle ou quelque-chose comme ça. J'ai récupéré là-bas des documents visiblement secrets qui attise ma curiosité. J'ignore si c'est important, ce n'est peut être que des sornettes religieuses d'un culte dévoyé, mais ne dit-on pas que la connaissance est une arme ?"

Il fit une petite pause pour montrer à Lin Xiao Yu l'étui et ses documents vierges, explicitant l'astucieux procédés qui dissimulait les écris.
"Mais je vous fais perdre votre temps, avec mes futilités." conclut-il. "J'irais consulter Xiao Guang, qui pourra peut être m'en dire plus sur ce document. J'aimerais aussi savoir ce qu'elle a pensé du corps du traitre qui s'est suicidé... Hummm... D'ailleurs il faudra que je fouille en détail son logement..."

L'eunuque poursuivit en souriant, d'un ton badin.
"Voilà donc mon programme du jour : résoudre des mystères et chasser des espions déjà découvert. Je me sens un peu inutile, face à la tragédie qui s'annonce..."
L'eunuque baissa la voix, afin de n'être entendus que de Lin Xiao Yu.
"Il faudrait, je pense, prévoir un plan d'évacuation de la forteresse. Pas un plan pour le cas où les Jin nous déborderait, mais un plan pour permettre à Wang et ses proches de s'enfuir si jamais Qing Yu Yan offre la forteresse à Nuarchi... Celui-ci risque de réclamer la tête des officiers qui lui ont résisté si longtemps..."

Captivée par les paroles de l'eunuque, la jeune femme ouvrait de grands yeux et restait bouche-bée. Une lueur d'intérêt s'alluma dans son regard aux mots "documents secrets", "mystères" et "espions". Décidément, cette forteresse était pleine de surprises ! Quand le jeune homme eut terminé son compte-rendu, elle sourit, l'air enthousiaste.

"– Comme votre vie ici est passionnante, Da Ge ! J'ignorais que vous aviez combattu une secte maléfique ! Je n'avais eu que quelques bribes d'informations à ce sujet, et je n'avais pas saisi la situation dans son ensemble. Pour chasser les mystères, vous pouvez compter sur mon aide si vous le souhaitez ! "

Elle prit ensuite un ton de conspiratrice, et parla plus bas, pour que personne d'autre que Yin Qiu n'entende :

"– J'ai déjà travaillé sur divers plans d'évacuation, examinant diverses situations possibles. Ne vous inquiétez pas pour cela ! J'envisage également de faire condamner ceux des souterrains qui vont vers les lignes ennemies, ou du moins de les piéger pour empêcher des Jin de les utiliser sans que nous en soyons avertis. Il va aussi falloir que je réussisse à persuader ces militaires obtus de m'octroyer de la main d'œuvre pour réaliser fortifications et armes défensives dans les plus brefs délais, au cas où nous devrions défendre la forteresse. "

D'une voix normale, avec un sourire joyeux, elle poursuivit :

"– Nous pouvons joindre nos efforts si vous le souhaitez ! Par quoi voulez-vous commencer ?"

Yin Qiu sourit devant l'enthousiasme de la noble stratège du Dali. Enfin quelqu'un qui n'était pas morose et qui refusait de se laisser abattre face à un Destin capricieux !
Néanmoins, il s'en voulait de la déranger.
"Oh, je n'aurais peut être pas dû vous distraire avec ces histoires : vos talents sont plus requis pour aider tout le monde à repousser les hordes qui risquent de déferler sur nous..."
Il hésita : avoir une alliée était toujours un plus.
"Néanmoins, votre aide sera la bienvenue. Mais nous devons je pense régler d'abord les problèmes de défense : traquer des espions ou percer des secrets mystiques ne sera pas forcement utile avec une épée Jin sous la gorge... De plus, un moine de haut rang est visiblement décédé cette nuit et il était apparemment un ami de Xiao Guang. Elle sera sans doute occupé à des cérémonies, sans parler des blessées de l'assaut d'hier. Nous devrions lui laisser un peu de temps avant d'aller l'embêter avec nos sombres histoire de conspirations..."

De plus, l'eunuque était mal à l'aise à l'idée de lui montrer les parchemins dérobées dans le monastère dévoyé... La perte du jeune garçon était encore fraîche pour Xiao Guang et il n'aimait pas l'idée de lui rappeler cette tragédie. Il savait que tôt ou tard il devrait faire appel à la guérisseuse...

Une barre soucieuse plissa le front de Xiao Yu.

"– Oh... c'est toujours épouvantable de perdre un ami. Pensez-vous qu'elle aimerait que nous lui changions les idées en lui trouvant une occupation ? "

Elle sembla réfléchir.

"– Avant toute chose, j'aimerais montrer mes projets de travaux à quelqu'un ayant autorité pour me confier des ouvriers pour la réalisation des fortifications. Je crains qu'il ne faille un peu de temps pour lancer ces travaux. Une fois les instructions données, en revanche, je pourrai m'éclipser et ne revenir que pour surveiller l'avancée de la construction. Voulez-vous m'accompagner au quartier général ? Il y a des impulsifs qui s'annoncent, il y en a d'autres qui se déplacent. Je pense qu'arriver à l'improviste me donnera de meilleures chances d'entrer sans attendre, en jouant de l'effet de surprise !"

Elle sourit, l'air moqueur :

"– Je pense que nous ne serions pas trop de deux pour convaincre l'ours des cavernes qui a pris le commandement que nous pouvons aider et que nous devons agir vite et bien !"

Xiao Guang

- Ha ! Ce bon à rien, s'il ramène une fille et qu'il en a une à son tour, je serais déjà morte et enterrée ! Et puis, le tissu ne supportera pas le temps...Ce n'est que bien peu de chose....

Le front de la vieille se plissa de honte

- Ho...J'ai compris....Peut-être voulez plus de soieries...Ces tissus sont, il est vrai, de mauvaise qualité et indignes de vous. Vous en trouverez de bien meilleurs dans le quartier marchand, comme ceux de la jeune artiste qui a joué hier...Je n'ai malheureusement pas les moyens de vendre ces merveilles...Je peux vous offrir une partie de ce que j'avais gardé en dot pour ma fille, vous pourrez vous acheter ce que vous voulez... Et moi, vieille bête, avec mes vieux chiffons...

Bai Hou

L'instinct du Singe blanc ne l'avait pas trahi...A peine eut-il marché quelques mètres sur la corniche, que le bruit de cailloux courant sur la pente lui fit dresser l'oreille.
Le sentier qui collait la falaise pouvait à peine accueillir une personne et en contrebas, une bonne quarantaine de mètres auraient donné le vertige à n'importe qui...
En jetant un coup d'oeil vers le haut, le vagabond pu néanmoins apercevoir une autre corniche qui surplombait celle où il se trouvait : le petit éboulis avait sans doute était provoqué par un marcheur maladroit...

La réponse vint quelques secondes plus tard, quatre silhouettes, deux devants et deux derrière, dévalèrent du chemin du dessus pour cerner Bai Hou..
L'un d'entre eux tenait dans sa main une arbalète et les trois autres un large sabre courbe.
Tous arboraient les larges pantalons de tissu et le foulard traditionnel des Xia, qui couvrait leur visage et leur cheveux...

- Alors fit le premier en braquant son arbalète sur Bai Hou On cherche la jolie dame ?

Je ne peux m'empêcher de rire lorsque la vieille dame parle de son fils mais je reprends mon sérieux et me mets à rougir fortement quand elle exprime l'idée que je pourrai vouloir des soieries. Je l'arrête doucement.

- Non, Tai Tai. Au contraire, votre cadeau est merveilleux, et parfait.

Comprenant que refuser encore une fois serait très impoli, je m'incline.

- Je vous remercie grandement de ce cadeau précieux, Tai Tai. Ce sera une grande joie pour moi de le porter.

Yin Qiu se rengorgea, prenant une pose théâtralement héroïque et virile (ce qui était évidemment du plus haut comique) et déclara d'une voix fluté mais singeant l'autorité militaire.
"Oui ! Allons de ce pas imposer nos vues éclairés à ces rustres manants ! Pour la gloire de l'Empire !"
Il sourit, puis redevint sérieux, retrouvant sa voix normale (enfin, normale pour lui).
"Espérons que nous arriverons à les persuader... J'avoue que parfois les militaires peuvent se montrer un brin obtus devant les idées nouvelles et peu traditionalistes, comme être dirigé par des femmes. il va nous falloir du doigté et de la subtilité... Pensez-vous que vous arriverez à présenter vos idées comme de simples suggestions, des améliorations de l'existant, voire faire en sorte qu'ils arrivent eux-même à vos conclusions ? N'hésitez pas à citer des noms de généraux ou de stratège : j'ai cru comprendre que vous étiez disciple d'un général respecté... Les militaires ont le respect de la hiérarchie et des héros. Mais je me doute que vous savez déjà cela : mener une bataille n'est pas si différent d'une joute verbale... Voyons voir si nous pouvons faire tomber leur forteresse de tradition pour sauver la notre."

Et dans un mouvement de Han Fu déterminé et parfaitement efféminé, l'eunuque se mit en route avec le stratège vers le quartier général.
"Concernant Xiao Guang et mon petit problème mystérieux, nous verrons cela plus tard. Nous pourrions l'inviter à un diner, par exemple, en profitant de l'hospitalité de Wang tant qu'elle existe encore... Un petit instant de détente entre filles, entre deux tâches ingrates... Et selon ses dispositions d'esprit, j'oserais ou non lui demander ce petit service mnémonique."

Xiao Yu rit de bon cœur aux pitreries de l'eunuque.

"– Voyons ce que nous pourrons faire pour convaincre tous ces mâles de se conformer au Sun Zi dans l'esprit, sinon dans la lettre. Quant à votre idée de dîner, elle me plaît. "

Elle partit en compagnie de l'eunuque pour tenter une incursion au quartier général afin de proposer ses plans.

"– Finalement, je ne fais que proposer de "menus aménagements" de la forteresse. N'est-ce pas un travail de femme, traditionnellement ?"

Elle fit un clin d'œil à Yin Qiu et continua son chemin vers leur destination commune.

Bai Hou prit un air surpris avant de sourire à ses interlocuteurs. Il répondit alors avec son calme habituel :
A vous voir ici, je suppose qu'elle est en sécurité. Cela me rassure, un tel cadeau des anciens ne devrait jamais être laissé sans surveillance. En l'observant de loin, la voyant quitter la forteresse et la route je me suis dit qu'elle pourrait avoir besoin d'un gardien invisible...

Néanmoins, la prise de son bâton se fit plus ferme.

Bai Hou

Les yeux derrière le turban se firent ironique et le brigand laissa échapper un petit rire

- Maintenant que te voilà rassuré...Tu peux faire demi-tour vers la forteresse, d'où tu n'aurais jamais du sortir. A moins que tu ne désires que nous ne t'escortions...en bas fit-il en désignant des yeux le gouffre en contrebas.