Chrnonique numero 1 : Les mains des héros ne sont pas toujours tâchés de sang

Le vagabond se gratta la tête d'une manière ne pouvant signifier qu'une chose : il réfléchissait ardemment.
Si le sage peut trouver la paix en ces lieux, est-ce le cas de tout le monde ? Je ne le crois pas... Ce monde est aveugle, il se ment à lui même. Mais tu me donnes une idée...
D'où vient cette rivière et où va-t-elle ? Connais-tu ces montagnes par coeur ?

Yin Qiu, peu au fait des choses de la stratégies, essayait de suivre les explications et plan de Lin Xiao Yu.
Il avait quelques doutes sur le temps que prendrait la créations de telles défenses, si c'était possible vu le terrain alentour. Mais pourquoi pas, c'était-elle la spécialiste.
"Il me semble que note glorieuse armée dispose d'artificiers." intervint-il à un moment. "Ne serait-il point possible de, je en sais pas, faire exploser et écrouler les tunnels sur la tête d'éventuels agresseurs ?"

L'eunuque soumit aussi à la cantonade l'idée de "doubler" chaque soldat par un mannequin de paille vaguement déguisé, cumulant ainsi l'avantage d'un nombre effrayant et de diviser les tirs des archers ennemis.

Yin Qiu, comme tout les militaires, fut brutalement interrompus par l'annonce de l'arrivée des assaillants.
"Visiblement, notre temps est compté !" ricana-t-il, comme si rien n'était. "Il va nous falloir nous montrer fort prompt si nous voulons mettre en place des défenses... Il est impératif de savoir si les envahisseurs compte passer par les souterrains dont les plans ont été dérobé : s'ils le font, nous devons les piéger là. Sans ce danger, nos mur ont l'avantage tant qu'il n'y a pas de machine de siège."

L'eunuque eut un petit sourire amusé, comme si la situation n'avit rien de dramatique.
"Et il faudrait également savoir s'ils ne viennent pas d'abord pourparlers. Qui sait, notre belle danseuse Xia a peut être fait succomber Nuarchi à ses charmes et il vient juste demander un prêtre pour bénir son mariage ! ça serait bien le genre à venir avec toute son armée."

Je me tourne vers le vieux moine, sereine :

- Il est temps d'y aller je crois ? Mais je ne vois pas l'araignée blanche ? Quoiqu'il en soit avant de partir il va falloir organiser les choses : rester groupés, rester silencieux et ne répondre en aucune manières aux provocations des Jins. Voyez-vous d'autres choses à recommander avant le départ ?

Paralysée une seconde de stupeur devant la nouvelle, Xiao Yu se ressaisit.

"– Il faut faire évacuer les civils qui le souhaitent de toute urgence, puis fermer les portes. Il faut envoyer des éclaireurs dans les tunnels qui débouchent du côté Jin pour vérifier qu'ils n'empruntent pas cette voie. Il faut réunir les artificiers. Et il faut rassembler une grande quantité de sable et toutes les marmites qu'on pourra trouver. Vite. D'autre part, il faut réveiller Wang. Elle doit pouvoir décider de son destin elle-même. "

Elle se tourna vers l'officier en charge, prête à le secouer pour le faire réagir si besoin.

Bai Hou a écrit:

Le vagabond se gratta la tête d'une manière ne pouvant signifier qu'une chose : il réfléchissait ardemment.
Si le sage peut trouver la paix en ces lieux, est-ce le cas de tout le monde ? Je ne le crois pas... Ce monde est aveugle, il se ment à lui même. Mais tu me donnes une idée...
D'où vient cette rivière et où va-t-elle ? Connais-tu ces montagnes par cœur ?

- Qui peut prétendre connaître par cœur ce qui vit depuis bien plus longtemps que moi et vivra encore lorsque je serais mort...
Mmm...J'y vis oui...Je connais cet endroit.
Cette rivière vient de Kunlun, dans les lointaines montagnes du Tufan (Tibet)...Elle traverse ces montagnes jusqu'à la mer...
On dit qu'elle a creusé de profondes galeries au sein même des pics... A force de patience, on arrive toujours à son but...

Quartiers généraux

- Ce ne sera pas la peine... coupa une voix qui ne cherchait dorénavant plus à cacher son intensité...
Soutenue par la cheftaine de la garde, le général Wang avait franchit la large porte à double battant, un air affaibli sur le visage...
Machinalement, le nouveau chef de la forteresse lui adressa un salut respectueux...
La jeune femme, engoncée dans un costume masculin, les cheveux retenus par un foulard que portaient habituellement les militaires avançait péniblement vers la tables où étaient déroulés les plans de Lin Xiao Yu... A son flanc, pendait l'épée de Jin Lan Si.

- Je vois que mon petit cadeau vous a servi à quelque chose...Vous n'avez pas chômé fit-elle en gratifiant Xiao Yu d'un léger sourire ...Jiang Jun, le plan de notre amie de Dali est sensée...Faîtes effondrer les galeries souterraines avec les sapeurs. Nos ennemis en connaissent l'existence, elles ne protégeront pas les nôtres mais peuvent se retourner contre eux. Activés au bon moment, les explosifs peuvent en engloutir une partie sous la terre.
Que les civils voulant sortir le fasse dans les vingt minutes qui suivent : Nuarchi n'a aucun intérêt à les tuer...Politiquement, il doit travailler sa réputation. Il est loin d'être idiot et ne commettra pas de massacre gratuit. Il faut espérer que ses conseillers le suivent et que le cortège des fuyards ne soient pas agressif ou provocateur.
Les éclaireurs les disent à une heure de nous, mais ils prépareront sans doute l'assaut et enverront les pourparlers, car ils sont quasiment sûrs de leur victoire...Au pire, ils vous rapporteront la tête de votre émissaire...

L'un des soldats présents aux côtés du nouveau général esquissa un geste pour demander si oui ou non, il fallait mettre dehors la nouvelle venue, mais l'officier ne réagissait pas, conscient qu'il était en train de reprendre la place qu'il n'avait jamais voulu quitter.

- Inutile de vous inquiéter, soldat, j'agis librement et vous êtes tout aussi libre de ne pas m'écouter voire de m'arrêter puisque c'est la procédure...Je ne vous en tiendrais pas rigueur..

Xiao Guang

Le cortège était formé à l'extérieur de la cour : une bonne centaine de famille attendaient nerveusement le signal du départ, un incroyable fatras sur les épaules, dans des sacs de fortune et des coffres de petites tailles.
Les propriétaires de chevaux avaient proposés de transporter le plus encombrants dans les charrettes et un service qui permettait aux vieillards, aux femmes et aux enfants de profiter de place à bord s'était mis en place naturellement.
Autour, les spectres du Shanxi attendaient les directives de Bai Zhu, qui se tourna vers la jeune moniale...

- Shifu...J'ai ordonné à mes frères de prendre soin des votres et de suivre vos directives. Je resterais ici pour prendre soin d'un imbécile qu'il me ferait peine de voir pendu à une muraille par l'envahisseur...Yi lu ping an (Bon voyage)...

Soulagée de voir Wang debout et en pleine possession de ses esprits, Xiao Yu la salua respectueusement.
Quand la générale eut fini son discours, elle embraya, ne laissant pas au soldat le temps de penser :

"– Faire effondrer les galeries, c'est bien, mais insuffisant. Nous n'avons malheureusement pas le temps de mettre en place les défenses extérieures que j'avais prévues en si peu de temps. En revanche, nous pouvons préparer des marmites et y faire chauffer du sable. Le sable conserve facilement la chaleur, et lorsqu'on le jette par dessus les remparts sur les assaillants, il s'infiltre dans leurs armures, leurs vêtements, ils ne peuvent pas s'en débarrasser, et ils meurent dans des souffrances atroces sans avoir rien pu faire.
C'est cruel, mais extrêmement dissuasif pour des hommes qui voudraient prendre nos murs. "

Elle avait débité son message sur un ton froid et calme. Elle poursuivit de même :

"– Avec un peu de chance, cela nous donnera du temps pour fabriquer les très simples machines lanceuses de projectiles que j'ai dessinées."

Je remercie chaleureusement l'Araignée Blanche puis me tourne vers la centaine de personnes qui va me suivre.

- Il nous faut partir maintenant, l'armée de Nuarchi n'était pas loin. Une fois que nous aurons passé les troupes, tout sera plus simple, mais durant tout le temps où nous serons proche, nous devrons garder le silence, ne pas répondre aux provocations.

J'ai un sourire serein.

- Si vous sentez que vous perdez patience, récitez les paroles du Bouddha et il vous guidera sur la voie de la sérénité.

Je me tourne vers le plus vieux des prêtres pour lui laisser prendre la parole s'il a quelque chose à rajouter. Sinon, nous nous mettons en marche.

Xiao Guang

Le prêtre hocha simplement la tête et le cortège se mit silencieusement en route vers le chemin qui redescendait vers les grands plateau.
Pas un mot ne s'échangeait entre les hommes et un climat lourd semblait peser sur le cortège.
Soudain, un petit refrain se fit entendre, provenant de l'un des chariots


Le chant populaire et grivois, originaire de la région, commença à faire naître un petit rire amusé dans la compagnie et le petit bonhomme vêtu d'un chapeau carré de marchand itinérant continua sa ballade avec plus d'entrain. Le refrain fût bientôt repris par l'ensemble de la petite troupe, tandis que les gens se détendaient...

- Shifu demanda un petit moine à son maître Les propos de cet homme ne sont-ils pas en contradiction avec les préceptes du Bouddha ?

Le chef de file éclata de rire en frappant doucement sur la tête rasée du jeune garçon

- Ta tête résonne autant que les poissons de bois, vais-je pour autant l'utiliser pour faire mes prières ? Rendre la joie est également un des principes fondamentaux que nous enseigne Maitreya. Il est plus important que manger du riz sec et se tondre la tête.

Bientôt, le petit cortège arriva devant le pont que la majorité des réfugiés avaient déjà franchis dans l'autre sens.
A l'autre bout, l'armée des Jins barraient la route.

- Il va nous falloir prendre une décision, Xiao Guang Shifu... fit le moine en soupirant.

Quartiers généraux

Wang hocha la tête et fixa son successeur dans les yex

- Je ne reprendrais pas ma place, jiang jun, mais je peux vous aider à gérer ces problèmes depuis l'ombre...J'ai confiance en vos capacités, sinon, je ne vous aurais jamais gardé à mes côtés, que les choses soient claires.
Demandez à la milice de faire les préparatifs conseillés par le diplomate de Dali. Rassemblez les hommes valides et organisez quatre escouades ou trois si le nombre de troupe est insuffisant.
Réunissez les locataires des forges et donnez leur les plans des machines de guerre, qu'ils en construisent au trois dans les heures qui suivent : peu importe qu'elles lâchent au bout de quelques tirs, il s'agira de faire croire que nous en avons à notre disposition.
Lin Xiao Yu vous superviserez leur placement.
Yin Qiu, vous serez en charge de la tenu des civils et de l'éventuelle formation d'une unité de secours pour les blessés, les repos et l'apport de matériel...
Des objections ?

Je souris en écoutant chanson, question et réponse. Mon sourire ne s'ôte pas de mes lèvres tandis que le pont apparaît à nos yeux et, en face, l'armée des Jins. Je me tourne vers le moine.

- Dans un premier temps je vais y aller en émissaire pour négocier notre passage. S'ils refusent nous aviserons. Voulez-vous m'accompagner ?

Qu'il m'accompagne ou non je traverse le pont...

La jeune noble acquiesça à la consigne de Wang.

"– Je ferai tout mon possible pour vous être utile. Montrez-moi à qui je dois expliquer mes plans, et je le ferai. Il nous faudra des bras pour transporter les "munitions" des machines. "

Elle se tient prête à suivre l'équipe qu'on lui attribuerait, la stratégie reprenant dans son esprit logique le dessus sur la peur.

Yin Qiu s'inclina poliment devant la générale, un grand sourire au lèvres.
"C'est un plaisir de vous voir sur pied, même si c'est pour retrouver une situation bien dangereuse... Mais qu'importe ! Si c'est le défi qu'il nous faut relever, allons-y gaiement ! Je m'en vais enflammer les coeurs et les âmes de nos hardis volontaires et essayer d'organiser un peu les réfugiés... Dame Lin Xiao Yu, n'hésitait pas à me solliciter : je vous trouverais quelques hommes forts, pas soldats de métier mais qui pourront vous aider à mettre en place les défenses."

L'eunuque se pencha sur les cartes. Il n'était pas spécialiste, mais il ferait de son mieux... Il s'affairait à mémoriser les points d'accès au fortifications à partir de n'importe quel point de la forteresse.
"Voyons, je suppose que tout a déjà était bien conçut pour les soldats : ils doivent disposer de baraquements propice au repos..." réfléchissait-il tout haut. "Hmmmm, et pour les soins, il doit y avoir tout ce qu'il faut au dispensaire et chez les moines."
Avisant un problème, Yin Qiu s'adressa au général et à l'ex-générale.
"Concernant les secours et les soins, nous avons un petit soucis : une partie des moines dont s'était la charge ont décidé de suivre la pacifique Xiao Guang dans un pèlerinage prônant la non-violence. Ils quitteront sous peu la Forteresse, escortait par les Spectres Blancs, avec un désir de paix. Il va falloir que je dégotte quelques guérisseurs ou rebouteux parmi les civils..."

Xiao Guang

Le moine hoche la tête et suit la jeune femme, un air confiant sur le visage...
Quelques minutes plus tard, une fois le pont franchi, un cavalier, seul, portant un sac de jute teinté de sang croise le couple pour foncer à bride abattue vers la forteresse...
Le moine soupira en secouant la tête

- Cela ne me dit rien de bon....

Dès leur arrivée dans la zone contrôlé par l'armée, une patrouille montée de cinq hommes approchèrent au trot en leur faisant signe de s'arrêter...

- Voyageurs de Tianchi, le généralisssime Nuarchi souhaite vous recevoir dans sa tente, en tant que délégués des populations civiles.

Forteresse

- CAVALIER ! CAVALIER !

Sur les remparts de la ville, un soldat hurle car un Jin vient de faire irruption devant les portes de la forteresse...
Il jette un sac de jute sur le sol, sourit au garde et repart bride abattu.
Comme le veut la coutume, les quelques archers l'ont pointé tout le long du trajet en attendant son message puis l'ordre de le laisser partir ou de l'abattre...

HRP : Ouaip.

Déchirée entre l'envie d'aller voir ce qui se passait, et son devoir qui ne pouvait pas attendre, Xiao Yu attendit les ordres. Elle ne voulait pas se laisser déconcentrer... il fallait qu'elle lance au plus vite la construction des machines, et aussi que, sur les remparts, les soldats préparent les marmites pleines de sable chaud.
Mais peut-être le cavalier apportait-il des nouvelles qui changeraient la donne ?

"– Faut-il aller voir ou dois-je me mettre immédiatement au travail ?"

XIao Guang

Le duo traversa le pont accompagné par les cavaliers. Les soldats jetèrent au petit groupe des regards intrigués mais reprirent rapidement leurs préparatifs de guerre.
Du peu que Xiao Guang ait pu voir, les troupes n'étaient pas en,core prêtes à l'attaque, bien au contraire : on aurait même dit qu'elles prenaient leur temps.

La vaste tente du général Nuarchi se distinguaient par son élégance et le nombre de pavillons colorés, correspondant chacun à une armée sous son commandement, qui la décorait...
Le soldat annonça les deux visiteurs et leur fit signe d'entrer...
A l'intérieur, attablé devant une carte, le puissant guerrier armuré de pied en cap les accueillit avec un rire puissant et un salut relativement déférant pour un général aussi puissant...

- Asseyez vous, shifu...Votre venue était prévue...Je tenais juste à m'assurer de vos intentions...

Après un instant de réflexion, Xiao Yu prit sa décision. S'il y avait du neuf, elle devait le savoir immédiatement, pour pouvoir le prendre en compte dans ses calculs.

"– Allons voir. Ensuite nous nous mettrons au travail. "

Elle se dirigea donc vers le tumulte.

Je salue poliment l'homme de guerre, son respect pour les moines (ou presque moines) que nous sommes laisse augurer de bonnes choses pour les gens dont nous avons pris la responsabilité. Je m'assoie après le prêtre et souris, confiante. Bien sûr, il doit avoir des espions dans le forteresse, il doit donc savoir que nos intentions sont faites de paix. Je suis plus surprise de voir le camps si peu affairé, alors que du côté de la forteresse ils sont dans l'urgence. Enfin, cela ne me concerne plus...


- Nos intentions n'ont rien de belliqueuses, Jiang Jun. Nous désirons simplement passer pour nous éloigner de la forteresse et du lieu de guerre et de mort qu'elle va devenir. Nous voulons retourner vers la paix, dans la paix.

Yin Qiu hocha la tête. Même s'il était délégué aux civils et à l'intendance, il se devait de savoir tout ce qui se passait.
"L'information est toujours sources de pouvoir. Ou de confusion... Mais dans le doute, je préfère savoir, insatiable curieux que je suis." affirma-t-il avec un petit sourire en direction de la stratège. "Allons donc voir quelle charmante attention Jin nous attends."
Suivant Lin Xiao Yu, il se dirigea vers les cris et les nouvelles.
Qui sait, comme il en avait plaisanté, c'était peut être un émissaire de Nuarchi venant les inviter à son mariage avec la belle danseuse...

Plus probablement, il s'agissait surement de quelque déclaration d'hostilité, de menace ou de rodomontades barbares, préambule à un assaut...
Tout en cheminant vers l'agitation, l'eunuque essayait de mémoriser et prévoir des itinéraires de secours et de ravitaillement.

Forteresse

Deux homme sortirent pour ramasser le sac de jute sanglant et le présentèrent devant l'officier de porte qui blêmit à sa contenu...
Un soupir horrifié parcouru la foule : à l'intérieur se trouvait la tête d'une jeune femme, difficilement reconnaissable, dont la forme rappelait vaguement celui de Qing Yu Yan

- Les Jins refusent les pourparlers ! Ils ont assassinés notre émissaire ! hurla la foule. Ceux qui sont partis vont tous mourir !