Chronique n°1 : Cendres et poussière (Cycle de la Terre)

[bon j'étais persuadée avoir écrit un post comme réponse mais ça a dû beuggué à l'enregistrement parce qu'il n'y est pas... Comme mon post date maintenant de quelques jours, je ne m'en souviens plus, et c'est frustrant. Du coup, je vire au minimalisme :]


Je regarde le spectacle, sereine.

- Qiu Chun ? Près des montagnes de Shao Xin ? Les Jins sont parvenus jusqu'ici !? Ouvrez la porte en bas et appelez le général...

Rapidement, la grande porte Nord s'ouvrit, laissant rentrer les passagers, sous l'oeil méfiant du greffier...
La fête fût légèrement troublée par cette arrivée dramatique et la foule se massa autours des nouveaux venus.

Ma Huo Yan entre dans la forteresse, fait descendre Bai Zhu aussi délicatement qu'une noble avant de descendre à son tour. D'un pas rapide, il avança vers le général avant de le saluer humblement.

"Général, je suis Ma Huo Yan, capitaines de ce qu'il reste des soldats de Qiu Chun. Je vous demande humblement audience"

- Oui c'est une bonne idée ! Allons-y dès que possible, puisqu'il nous faudra sans doute plusieurs soirs avant de les apercevoir.

L'enthousiasme de la danseuse fut refroidi par la bruyante arrivée d'un cavalier qui réclamait à cor et à cri une audience au général. Elle regarda la scène, intriguée, puis entraîna sa compagne jusqu'à l'attroupement après avoir lâché quelques mots à l'aubergiste. Elle joua des coudes pour se retrouver au premier rang. Voilà qu'il se passait une chose très intéressante !

Le général Wang fendit la troupe, flanqué de son habituelle escorte, et salua réglementairement le soldat et le fit se relever...

- J'ignorais qu'il existait une garnison à Qiu Chun, capitaine, mais j'avouerais que ce n'est pas une mauvaise nouvelle....le sergent Gao m'a surtout informé que les Jins avaient atteint Shao Xin, ce qui serait véritablement désastreux avant l'arrivée du matériel que nous attendons. Dans l'état actuel des choses, nous ne sommes pas prêts à subir un assaut de front et les travaux ne sont pas achevés...
De combien d'homme disposez vous ?

"Sur la douzaines de soldats, seuls 4 ont survécu à l'assaut sur le village, ils sont sur le pont qui mènes à la forteresse pour ralentir les Jins qui tenteraient de passer. Nous avons aussi un eunuque qui les soutient ainsi que les hommes de dame Bai Zhu, ici présente. Général, mes hommes et moi sommes à votre disposition"

Je laissa à Dame Bai Zhu la parole

Je fais signe à Petit Renard de me rejoindre et, curieuse, le suis à travers la foule pour m'approcher au plus près des nouveaux arrivants. Les pauvres auraient bien besoin de se reposer !

La femme imprima un mouvement d'éventail avec sa manche de manière à s'éventer le visage et fixa le général, plus petit qu'elle, avec une certaine désinvolture

- Nous sommes....

- Les Spectres de Shaoxin, je connais votre visage, l'Araignée Blanche, difficile de l'ignorer vu la prime qui pend au dessus de votre tête...Mais lorsque le bois vient à manquer, le menuisier est toujours content de trouver un saule tordu.

- Le chien le plus petit pérore toujours pour se donner l'air important.... répliqua Bai Zhu, les sourcils froncés

- Et le courtisan inutile parle plus que le sage conseiller pour justifier sa place. Êtes vous venus jusqu'ici pour reproduire ce que la cour impérial sait si bien faire ? Parler pour ne rien dire ?

- Nous comptions mettre nos épées au service de Tian Chi, mais apparement, votre langue suffit à vous défendre de tous les intrus...

Wang baissa la tête en proie à la réflexion

- Refusez une aide,quelle qu'elle soit serait une sottise...Je suppose que vous attendez quelques chose en échange...

- Une amnistie impériale.

Wang fronça les sourcils et jeta un regard à la dérobée sur la compagnie hirsute qui se trouvait au centre de la cour...

- Je ne puis vous assurer de ce résultat....Mais je tâcherais d'interceder en votre faveur : si Tian Chi est sauvée, rien n'est exclu.

La proximité du danger inquiétait grandement Ma Huo Yan qui voyait malheureusement, cette conversation comme nécessaire. Il attendit que le général ait fini de parler avant de couper la parole le plus poliment possible :

"Pardonnez moi Général, mais l'ennemi approche et je crains que mes hommes et les siens puissent tenir face aux Jins. Donnez l'ordre et je pars les rejoindre. Nous avions aussi évoqué l'éventualité de détruire le pont qui mène à la forteresse, mais nous n'entreprendrions rien sans votre accord ... et surtout de la poudre"

- De la poudre ? Cet accès est le seul qui puisse nous permettre des ravitaillements conséquents. Si la garnison seule était à l'intérieur de la forteresse, le passage de l'Est suffirait, mais nous avons pratiquement cinq villages entiers ici....En coupant ce pont, vous nous condamnerez lentement à la famine.
Il nous faudra donc nous battre en extérieur pour le récupérer. J'aurais espérer ne jamais avoir à le faire.
Nous allons préparer une expédition pour venir récupérer vos soldats.

- C'est une solution envisageable, à laquelle j'avais songé.
Toutefois, c'est notre manque d'effectifs militaires véritables et le peu d'informations que nous détenons sur l'adversaire qui paralyse un peu nos décisions.
De plus, la zone même de Tian Chi n'est pas sûre, on dénombre des disparitions dans les bois environnants la place forte. Il semble qu'une troisième force s'amuse à semer le trouble dans nos rangs.

" Capitaine, je crois que vous saisissez mal le problème...Si nous organisons une barrière défensive sur le pont rien n'empêchera les adversaires qui se trouvent à proximité du fort et qui n'appartiennent pas aux Jin de nous prendre à revers.
Nous sommes également pas en mesure de tenir un siège prolongé : plusieurs membres du génie militaire Song ont été acheté par nos adversaires. L'armée de Nuarchi a été vu en possession d'armes de siège.
Pour moi, nous pourrons commencer à envisager ce plan lorsque leurs chef de pièce et leurs stratèges seront éliminés."

Au sommet des portes des flammes s'allumèrent pour former un signal

- Cavalier en vue ! Il semble seul et ne porte pas les armes Jin !
- Armez les arcs mais ne tirez pas.. ordonna le général Wang, qui avança vers les portes avec un peu de chance il s'agit d'un de vos hommes, capitaine...

Après une dizaine de minute, les portes s'ouvrirent pour laisser passer Zeng, le cavalier le plus émérite du village de Qiu Chun tomber de selle, exténué...

- Des éclaireurs...pont...Les autres...restés...Deux armés...Jonction...

- Faîtes lui porter à boire ordonna Wang et amenez le dans le pavillon militaire, une fois qu'il sera reposé. Vous m'y rejoindrez également Capitaine..

Je m'avançais donc vers le sergent et me présentait, Petit Renard à mes côtés, comme à son habitude.

- Moi, je peux soigner les blessés, mais il y en a trop pour que je puisse le faire seule...

Je me tourne vers la jeune danseuse et son amie.

- Si vous voulez bien nous aider, je vous guiderai...

Alors que le capitaine voyait les médecins arriver, il leur dit calmement :

"Occupez vous de mes hommes en priorité. Mes blessures ne sont pas si importantes"

Puis il s'approcha de Zhang Hei Shan en lui tapotant sur l'épaule :

"Alors ? Comment ça s'est passé ?"

Je fronce les sourcils à l'ordre du soldat.

- Nous soignerons les personnes selon la gravité de leur état, et seulement selon cet ordre, quoique vous disiez. Je vous prie donc de rester à proximité.

Le plus mal en point était évidement le soldat Jin, dont une partie précise de l'anatomie avait été sévèrement....endommagée par un mauvais coup.
La tension latente de la plupart des spectateurs à l'égard de ce soldat ennemi, qui devait, aux yeux de Xiao Guang, passer devant les autres, de par la gravité de sa blessure, était évidente.

- Laissons le Jin crever comme un chien ! C'est tout ce qu'il mérite !

- Nous n'avons déjà pas beaucoup de médicament ! Ce n'est pas pour les dépenser pour ces vautours !

hurlaient des témoins de la scène, scandalisés.

Les sourcils froncés, je regarde la foule.

- Qui êtes-vous pour décider qu'une vie vaut plus qu'une autre ? Si c'est le Song qui envahissait d'autres pays, ne seriez-vous pas en train de marcher sur les terres d'autres ? Vous aussi vous tueriez, pour la gloire de votre chef ! Et si vous veniez à être blessé, votre vie vaudrait-elle moins que celle de vos victimes ? C'est ce que pourraient alors penser vos ennemis ! Une vie est une vie. Qui sait ce qu'a fait son âme dans la vie passée ? Qui sait ce qu'elle fera dans la vie future ? Craignez qu'elle ne cherche à se venger sur vos vies futures de votre manque de sagesse et de paix ! Quoiqu'il en soit, je n'ai pas choisi de soigner pour choisir quelle vie semble la plus précieuse. Tuez-moi si vous pensez que sa vie ne doit pas être sauvée, mais vous ne m'empêcherez pas de faire ce que je juge être bien !

Je toise la foule, pour la première fois je ressens la colère. Je les trouve si vains, si attachés à si peu de choses !

Ma Huo Yan se plaça devant la masse en colère avant d'annoncer d'un ton totalement neutre :

"Oui c'est un Jin mais c'est avant tout une personne blessé. Quand bien même il aurait pu détruire un village nous ne sommes pas des barbares, nous prenons soins de nos prisonniers. Si vous avez des problèmes avec cela libre à vous de vous exprimer mais tant que je serais là aucune animosité ne sera toléré envers un blessé"

Je remercie intérieurement le soldat de prêter sa voix de stantor et son charisme à ma cause - et à celle, surtout, de l'homme si grièvement blessé. Sans attendre la réponse de la foule, je commence à le soigner tout en donnant des indications à mes aides improvisés pour qu'ils s'occupent des maux moindres.